"Ça arrive au pire des moments": les récoltes des agriculteurs menacées par la canicule

Entre la première vague de chaleur de juin et les incendies, les agriculteurs vivent un été difficile. Cette année, les récoltes s’annoncent catastrophiques pour une grande partie de la profession, confrontée à la sécheresse des sols. Et cela ne risque pas de s’améliorer avec la semaine caniculaire record qui s’annonce dans toute la France, où les températures dépasseront les 40°C dans de nombreux départements.
Situation de crise sécheresse dans 33 départements
Une deuxième vague, qui "arrive au pire des moments", explique Marie-Amélie Viargues au micro de RMC, présidente de la Fédération départementale des syndicats de d'exploitants agricoles (FDSEA) de l'Aveyron. "La première vague de châleur de juin a grillé toutes les prairies... Nous tapons déjà dans les stocks du printemps. Pour le moment, la plupart d'entre nous donnent à manger à nos vaches comme en plein hiver."
Selon le service Vigie Eau du gouvernement, 33 départements sont en situation de crise liée à la sécheresse. La plupart des communes instaurent désormais des mesures de restrictions des usages de l'eau, ce qui impacte les exploitations françaises, notamment celle du maïs, dont la recolte est normalement prévue en septembre. La France est l'un des plus gros producteurs mondial, avec environ 13 millions de tonnes récoltées chaque année (chiffres de 2022).
"Si nous attendons, le maïs va tellement sécher et perdre sa valeur alimentaire", souligne Marie Amélie Viargues sur Apolline Matin. "On va devoir recolter dès la semaine prochaine. Sur notre exploitation, qui n'est pas irriguée, les pertes sont déjà estimées à plus de 40% du volume à cause de la première canicule, qui a stoppé la croissance des plantes. Avec le manque d'eau, le grain ne se remplit pas."
L'agriculture doit s'adapter
Avec le dérèglement climatique, les perspectives ne sont pas optimistes pour l'agriculture tricolore. Les épisodes caniculaires devraient se répéter, voire même se multiplier d'année en année. Cette seconde vague caniculaire de l'été en est la preuve. La profession est donc contrainte de changer ses habitudes pour survivre. "La science et l'agronomie évolue. On arrivera toujours à recolter quelque chose", positivise, l'éleveuse de bovins. "Mais les épisodes de grosse châleurs sont difficiles à gérer." Parmi les solutions trouvées, des récoltes donc précoces au printemps pour constituer des stocks.
L'épisode caniculaire de cette semaine pourrait dépasser les records de celui de 2003, qui avait enregistré neufs jours consécutifs à plus de 35°C dans plusieurs régions de France.