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"J'ai décidé d'inscrire mon fils en école Montessori pour qu'il développe son autonomie"

Enseignantes et enfants d'une école Montessori (photo d'illustration)

Enseignantes et enfants d'une école Montessori (photo d'illustration) - AFP

En cette rentrée, des parents ont décidé d'inscrire leur enfant dans une école Montessori. Ces écoles privées hors-contrat (non subventionnées par l'Etat) basent leur enseignement sur l'autonomie des enfants, qui est censé apprendre à son rythme. Laurène, explique à RMC.fr pourquoi elle a choisi d'inscrire son fils Léon dans une maternelle Montessori.

Laurène est la maman de Léon, qui va avoir 3 ans, et qui va faire sa rentrée en petite section de maternelle à l'école Athéna Montessori, à Clichy-La-Garenne. (Il y avait en 2016 un millier d'écoles privées hors contrat, dont 300 confessionnelles).

"La méthode Montessori m'intéresse depuis que Léon est né. J'ai beaucoup lu sur le sujet: sur la vie courante, sur les activités, sur la façon d'organiser la maison pour le rendre autonome et indépendant. On a donc décidé de le scolariser dans une école Montessori.

Montessori, c'est quoi? C'est créer un environnement dans lequel l'enfant n'a pas besoin de l'adulte. Par exemple pour sa toilette - où tout doit être à sa portée -, ou pour ses repas - c'est lui qui va se servir tout seul, qui prend ses assiettes, ses couverts, qui installe sa table, et il a son propre étage dans le frigidaire -. Pareil pour ses jeux, qu'on appelle les 'activités': il a un meuble à sa hauteur sur lequel il a ses plateaux d'activités.

"500 euros par mois"

En revanche, ce n'était pas notre premier choix parce que l'école était plus loin de chez nous, donc on l'avait inscrit dans une école 'classique' près de notre domicile. Et puis c'est quand même un budget: presque 500 euros par mois! C'est un gros sacrifice, mais un sacrifice que nous sommes prêts à faire pour notre enfant. On s'est rendu compte qu'avec le caractère qu'il avait c'était pour lui l'idéal et ça permettait de continuer ce que l'on avait initié depuis qu'il était petit. Je crois vraiment à cette méthode, surtout pour les enfants de cet âge. Nous souhaitions qu'il continue à développer son autonomie. En plus dès la petite section, ils sont en classe bilangue, en français le matin et en anglais l'après-midi.

"Autonomie et confiance"

Ce qui m'intéresse le plus dans cette pédagogie, c'est l'autonomie et la confiance qu'on arrive à transmettre à l'enfant. Le dicton, c'est: 'apprend moi à faire tout seul'. Je trouve cela très intéressant et que j'ai pu l'observer à travers l'évolution de Léon. Je vois qu'il y a beaucoup de choses qu'il apprécie de faire tout seul et dont il tire une grande fierté. C'est vraiment cet aspect-là qui m'a plu dans cette pédagogie. On est à l'écoute de l'enfant en tant qu'individu, on le laisse aller à son rythme: s'il a des facilités on ne va pas le freiner, et au contraire s'il a des difficultés on ne va pas faire en sorte qu'il intègre les choses à tout prix, c'est juste parce qu'il n'est pas encore prêt à les absorber. C'est comme pour la propreté, la maternelle accepte que l'enfant ne soit pas encore propre pour entrer et rester à l'école.

"J'entends beaucoup de critiques"

On entend beaucoup de critiques sur cette méthode. J'ai beaucoup entendu par exemple qu'à l'école Montessori l'enfant faisait ce qu'il voulait, qu'il n'y avait aucune discipline. Il y a aussi beaucoup de questions sur le prix, sur le fait que le système classique convient tout à fait pour des enfants et qu'il n'est pas utile de les mettre dans de telles structures aussi jeunes. Mais je suis persuadée que ces écoles sont amenées à se répandre, même si le fait qu'elles ne soient pas subventionnées par l'Etat est un frein à son développement. Si je ne pense pas que l'Etat devrait forcément les subventionner, je suis d'avis qu'il faut plus intégrer cette méthode dans les écoles subventionnées."

Propos recueillis par Philippe Gril