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"Je l'ai retrouvé en plein Disneyland": ces parents qui géolocalisent leurs enfants avec des Airtag

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Les parents sont nombreux à géolocaliser leurs enfants avec des Airtag ou d'autres types de traqueurs. Ils témoignent sur RMC alors que la pratique interroge.

Restez près de votre enfant en permanence pour ne jamais le perdre. En tout cas sur votre smartphone. De plus en plus de parents utilisent des Airtag, cet objet d'Apple lancé en 2021 et initialement utilisé pour retrouver des objets perdus, ou d'autres applications de géolocalisation pour savoir où sont leurs enfants en permanence.

Des traceurs qui permettent de suivre les déplacements presque en direct des enfants, pour rassurer les parents: "On ne les traque pas, mais on sait où ils sont et après ils font ce qu'ils veulent. Quand on a une fille c'est indispensable", assure l'enseignante des Grandes Gueules Barbara Lefebvre, adepte de la pratique.

Il perd sa fille dans la foule et la retrouve presque instantanément

Le fils de Caroline, auditrice RMC, a lui aussi un traceur avec lui: "Il me l'a proposé, il commençait à sortir avec ses copains le soir et savait que je m'inquiétais", raconte-t-elle aux GG. "Comme je ne dormais pas en l'attendant, il a mis la géolocalisation sur nos téléphones. Du coup il n'avait plus de limite de temps", raconte-t-elle.

Mathieu lui, a réussi à retrouver sa fille de 11 ans à Disneyland Paris grâce à la géolocalisation: "On était à Disney avec ma fille. On a trouvé une place pour le feu d'artifice où il y a beaucoup de monde, elle a voulu aller aux toilettes, je lui ai indiqué la marche à suivre", se souvient Mathieu sur RMC Story.

"Elle s'est trompée et je l'ai perdue. J'ai commencé à paniquer alors je l'ai localisé et elle était perdue. J'ai pu la guider par téléphone pour qu'elle me retrouve", raconte-t-il.
Traquer son enfant avec un GPS : ça va trop loin ? - 21/07
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Traquée à 23 ans

Venusia, qui vit dans les Bouches-du-Rhône, suit aussi ses deux filles de 17 et 23 ans avec un moyen de géolocalisation: "La plus grande est saisonnière, elle a 30 minutes de trajet avec des virages sinueux et quand je regarde de temps en temps, je sais si elle travaille, est chez elle, si je peux l'appeler. Elle accepte, elle sait aussi où je suis à tout moment".

"Elle n'a rien à me cacher, je n'ai rien à lui cacher, je ne lui demande pas ce qu'elle fait même si je sais où elle est", poursuit Venusia. "Et la petite est allée à un concert, elle est rentrée en bus et je savais où elle était", ajoute-t-elle.

Elle se souvient du fils de ses amis, victime d'un accident de voiture après un malaise: "Il ne répondait pas au téléphone, ses parents l'ont géolocalisé et ils lui ont peut-être sauvé la vie", raconte Venusia.

Un coup dur pour l'autonomie des plus jeunes?

Eliane, enseignante en maternelle, n'est pas du même avis: "Un jour, des enfants m'ont dit que l'un d'eux, âgé de 4 ans, avait un GPS sur lui. Il avait un Airtag, un traceur sur lui. On s'est demandé de quoi avaient peur les parents alors qu'en plus ils venaient jusque dans la classe pour le déposer et le chercher".

"J'ai convoqué les parents pour leur poser la question: ils ont dit que ce n'était pas contre l'école mais qu'ils avaient peur quand il sortait avec la grand-mère, qu'elle pouvait leur perdre. On a parlé avec eux et ils ont arrêté", raconte-t-elle.

"Est ce que ça ne tue pas leur autonomie et leur capacité à se débrouiller seul?", s'interroge laconiquement l'agriculteur Didier Giraud. "Quand cette génération va devenir parent, ça va être n'importe quoi, ils seront flippés de tout", se désespère-t-il, estimant que cette tendance est liée à la "tonne de faits divers qui se déverse dans nos infos".

G.D.