Marseille: un "commando anti-Airbnb" tague et "kidnappe" les boîtes à clés des locations

A Marseille, un "commando anti-Airbnb" s’est attaqué ce week-end à une soixantaine de boîtes à clé, ces cadenas codés qui contiennent les clés des appartements à louer. Ce groupe de "Marseillais du centre-ville", tel qu’il se présente, est resté pour l’instant anonyme. Ils protestent contre la place de plus en plus importante que prennent ces locations de courte durée. La principale cause, selon eux, de la rareté des logements et de la hausse des loyers dans le quartier du Panier.
Le groupe revendique le "kidnapping" de 40 boîtes à clés et la dégradation de 21 d’entre elles. Ils réclament l’interdiction des locations de meublés de tourisme pour permettre aux Marseillais de se loger.

"C'est impossible à vivre", témoigne un riverain qui soutient les actions
Dans ce quartier historique situé près du Vieux-Port, Noël gère une conciergerie qui travaille avec Airbnb, et l'une de ses boîtes à clé a été volée ce week-end. A l’intérieur, il y avait la clé d’un appartement qu’il proposait à la location. "Bien sûr, sur le coup, ça m'a embêté, mais en dehors de ça je vais juste corriger le tir et mettre la clé dans un point-relais maintenant", confie-t-il.
Pas vraiment d’inquiétude donc pour ce professionnel. Pourtant, certains habitants du quartier du Panier commencent à se plaindre. Et se félicitent même de l’action du commando anti-Airbnb.
"Je les soutiens. Au-dessus de chez nous, on a des voisins qui louent, et il y a des fêtes tous les jours. Ou alors, ils perdent les clés, ils sonnent chez tout le monde... C'est impossible à vivre", souffle-t-il.
"Il faut trouver le juste milieu"
Julien tient quant à lui une boutique très fréquentée dans le Panier. Et aujourd’hui, il avoue que lui-même est partagé sur le sujet.
"Je travaille grâce au tourisme donc je ne peux pas cracher dans la soupe. Mais il n'y a pas assez d'hôtels à Marseille donc il faut du Airbnb. Après, s'il y a trop de Airbnb, les gens n'arrivent plus à se loger à Marseille, donc il faut trouver un juste milieu entre les deux", juge ce gérant de la boutique Undartground.
De son côté, la mairie de Marseille souhaite limiter les locations courte durée, mais peine à faire évoluer les réglementations en vigueur.