RMC
Société

Portiques de sécurité dans les écoles : "Une fausse bonne idée", selon le vice-président du SNALC

placeholder video
Armes, couteaux... Face à la montée des violences dans les écoles, la question d'installations de portiques de sécurité à l'entrée des établissements scolaires revient sur la table. Une hypothèe rejetée ce mercerdi sur RMC par Maxime Reppert, vice-président du Syndicat national des lycées et collègues (SNALC).

Faut-il installer des portiques de sécurité à l'entrée des écoles ? Après l'aggression lundi d'un adolescent poignardé mortellement dans l'Essonne et les menaces d'un élève de CM1 sur un de ses camarades avec un couteau lors d'une récréation dans les Vosges, le débat est à nouveau sur la table. Il était au programme d'Estelle Midi sur RMC, en présence de Maxime Reppert, vice-président du Syndicat national des lycées et collègues (SNALC).

Un débat loin d'être récent

Cela fait des années que la question se pose : en 2009 déjà, après l’agression au couteau d’une enseignante en Haute-Garonne, le ministre de l’Education de l’époque, Xavier Darcos avait envisagé l'installation de portiques de détection de métaux devant certains établissements.

En 2016 encore, c’est le président de la Région Rhône- Alpes, Laurent Wauquiez qui franchit le pas en installant à l’entrée des lycées publics et privés de la région des portiques de sécurité. Coût des portiques : 100.000 euros par établissement. Mais les tourniquets ne servent qu'à filtrer les entrées, ce qui évite les intrusions extérieures mais par l’introduction d’une arme dans le lycée.

Rien qu’en Ile-de-France, en 2024, 130 agressions au couteau ont été recensés dans les collèges et lycées. En février, la ministre de l’Education nationale, Elisabeth Borne, a répété que "que trop d'armes blanches circulent chez les jeunes" et d’annoncer que "tout port d'arme blanche devra donner lieu à un passage systématique en conseil de discipline et à un signalement au procureur".

Maxime Reppert, vice-président du Syndicat national des lycées et collègues (SNALC), est opposé à cette idée. "En France, on a un peu plus de 59 000 établissements scolaires, dont à peu près 7 000 collèges et 3 750 lycées", énumère t-il, pointant un "investissement extrêmement important".

Pour lui, la mesure serait "inutile" en raison d'une législation inadaptée. "Qui va être reponsable des portiques, qui va contrôler les élèves ? Aujourd'hui, aucun surveillant n'est autorisée à fouiller les sacs", rappelle t-il.

Une opposition que partage Matthieu, surveillant d'établissement scolaire et auditeur d'Estelle Midi. Pour lui, la mesure serait "une fausse bonne idée". Le responsable pointe le temps qu'un passage dans un portique de sécurité pour tous les élèves ferait perdre chaques jours aux surveillants.

"Ce n'est pas une solution, on ne va pas venir 2h avant, à 6h du matin, pour faire rentrer les jeune", proteste t-il. D'autant plus que beaucoup de rixes se déroulent aux portes de l'étalissement ou à quelques rues de là, selon Matthieu. "Les portiques ne changeront rien", ajoute Maxime.

LAM