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Retraites: dénonçant l'immobilisme de l'exécutif, Laurent Berger appelle à amplifier le mouvement

Laurent Berger, patron de la CFDT, a réagi à l'interview d'Élisabeth Borne sur France 2. Alors que la Première ministre s'est dite inflexible sur de nombreux points de la réforme des retraites le syndicaliste a dénoncé le fait que le gouvernement social ne prend pas en compte la colère sociale illustrée par les fortes mobilisations lors des deux grandes journées de manifestations de janvier.

Élisabeth Borne était sur France 2 jeudi soir pour assurer le service après-vente de sa réforme des retraites. Une réforme qui provoque depuis déjà deux semaines des mobilisations très importantes dans la rue. En effet, deux grandes mobilisations nationales ont d’ores et déjà étaient organisées les 19 et 31 janvier par l’ensemble des syndicats et de nouvelles dates de mobilisation et d’appels à la grève sont prévues pour la semaine prochaine, dont le 7, 8 et 11 février.

Dans son interview d’un peu plus d’une demi-heure, Élisabeth Borne est revenue sur plusieurs points de crispation et notamment le recul de l’âge légal de départ à la retraite à 64 ans.

"Il faut amplifier le mouvement social"

Parmi les téléspectateurs attentifs aux annonces de la Première ministre, Laurent Berger, patron de la CFDT. Sans surprise, il s’est dit peu convaincu par les propos d’Élisabeth Borne.

“On a l’impression de revenir à la conférence de presse du 10 janvier. C’est-à-dire qu’il n’y a rien de changé. Il y a le sentiment qu’entre-temps, il ne s’est pas passé un mouvement social de grande ampleur avec les manifestations les plus nombreuses depuis le début des années 1990. Avec des gens qui s’expriment sur leur travail, qui ont besoin de reconnaissance, qui disent qu’ils ont besoin de respecter leur intégrité physique et psychique au travail… C’est ça qui est présent aujourd’hui dans les manifestations et on n’en a pas parlé. Le 7, on va continuer la mobilisation qui a eu lieu le 31 et 19 janvier. Et il faut même l’amplifier”, appuyait-il jeudi soir sur France 2.

Autre réaction, celle d’Eric Ciotti, président des Républicains. Alors que la majorité compte sur le groupe de droite pour voter la réforme à l’Assemblée et éviter un passage en force, il a indiqué avoir trouvé Élisabeth Borne à la peine. Elle a été “peu convaincante dans ses explications", a-t-il affirmé estimant qu'il n'y a "rien de nouveau sur la table".

Guillaume Descours