Arrêts maladie : leur augmentation coûte très cher à la Sécurité sociale

Les Français sont-ils de plus en plus malades ? Les sommes dépensées par l'Assurance maladie pour financer les arrêts de travail pour les actifs sont en constante augmentation depuis 14 ans. En effet, en passant de 10 à 17 milliards d'euros entre 2014 et 2024, cela représente une hausse de 70 %. D'ailleurs, l'augmentation est beaucoup plus importante depuis 2020, que sur la période 2010-2019.
En 2019, 30 % des salariés ont été en arrêt. En 2023, c'était 44 %, soit près de la moitié de l'ensemble des salariés.
Cette augmentation très importante des arrêts maladie et des sommes qui y sont naturellement allouées interrogent. Pour autant, est-ce que cela signifie que les actifs tombent plus facilement malades ou que les médecins délivrent plus facilement des arrêts, nul ne le sait : il n'y a pas d'étude sur le sujet.
"La grande dérive", selon la ministre
Ce qui est sûr, c'est que le gouvernement entend réduire ces coûts et mettre fin à "cette grande dérive" des arrêts maladie, comme l'a indiqué Amélie de Montchalin, ministre des Comptes publics, mardi 15 avril.
Certains évoquent, d'ailleurs, le sujet des "arrêts de complaisance". Il s'agirait d'arrêts de travail donnés avec la complicité du médecin afin de permettre au salarié d'être en repos, tout en touchant une indemnité correspondant à 50 % de son salaire. Bruno le Maire avait indiqué, en juin 2023, vouloir s'attaquer à "ces abus".
Des contrôles renforcés
Depuis, de nouvelles mesures ont été mises en place comme le renforcement des contrôles. "230 000 contrôles ciblés avec examen médical ont été menés : dans 33 % des cas l’arrêt a été jugé médicalement non justifié et suspendu (contre 30 % en 2023)", indique l'Assurance maladie sur son site internet.
D'autres mesures ont été prises pour lutter contre la hausse des arrêts, comme la limitation à trois jours des arrêts délivrés en téléconsultation. D'autres efforts vont être demandés, toujours dans le même objectif : réaliser des économies.