Aux urgences de Bordeaux, les patients triés entre 22h et 8h
En Nouvelle-Aquitaine, plusieurs hôpitaux sont déjà contraints de revoir l’organisation de leurs urgences, faute de bras suffisants. Des soignants sont en arrêt maladie, d’autres quittent le service. À Bordeaux, le CHU de Pellegrin, premier hôpital de l’agglomération, a revu le fonctionnement de ses urgences adultes la nuit. ll n’y a plus que deux médecins par garde contre trois normalement.
Peu après 20 heures, Florian arrive aux urgences avec un ami, blessé à l'œil. Avant d’être autorisés à entrer, ils sont accueillis par deux bénévoles de la protection civile. Les secouristes filtrent les entrées jusqu’à 22 heures. Son ami entre dans l’hôpital, Florian l’attend à l’extérieur.
"Je pense qu’ils font ce qu’ils peuvent. Il y a peut-être des urgences plus urgentes. On a attendu 10 minutes et puis ils se sont occupés de lui", explique-t-il.
Colère chez les infirmiers
Après 22 heures, il n’y a plus d’accueil. Il faut parler au SAMU à travers un interphone et ce jusqu'à 8 heures du matin. Une situation honteuse pour Gilbert Mouden, infirmier du syndicat SUD.
“Il y a de la colère chez les agents de voir qu’on en arrive là. Avoir besoin de secouristes pour tenir l’hôpital public, jusqu’où ira-t-on? C’est une situation qui ne peut pas rester pérenne, mais on nous annonce que ça va durer dans le temps", assure-t-il.
L’Agence régionale de santé parle d’une réorganisation provisoire, justifiée par un manque d’effectif et des difficultés à recruter.