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"C'est un instrument politique au service du président": l'opposition tacle l'éventuelle levée du pass vaccinal avant le premier tour

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- - JEAN-CHRISTOPHE VERHAEGEN / AFP

Le pass vaccinal pourrait disparaître dès la fin mars, avant le premier tour de la présidentielle. De quoi faire grincer des dents dans les rangs de l'opposition.

Aussitôt en place, aussitôt abandonné? Un peu plus de deux semaines après son entrée en vigueur, le 24 janvier dernier, le pass vaccinal pourrait disparaître d'ici la fin du mois de mars, comme l'ont laissé entendre à quelques heures d'intervalle Gabriel Attal, le porte-parole du gouvernement, et Alain Fischer, le président du conseil d'orientation de la stratégie vaccinale.

Pour Alain Fischer, la suspension du pass vaccinal dépend de plusieurs conditions: "Il faut qu'on soit dans une situation de taux d'incidence réduit et surtout que surcharge hospitalière actuelle ait disparu que les patients Covid-19 puissent être traités sans délai, sans retard et de façon efficace. Cela peut aller assez vite".

Le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal renchérit et veut se montrer optimiste: "Il y a des projections et des modélisations qui peuvent nous laisser espérer qu'à cet horizon, fin mars, début avril, la situation se soit suffisamment détendue à l'hôpital pour que nous puissions lever le pass vaccinal et aussi avancer sur la question du port du masque", assure-t-il à la sortie du Conseil des ministres.

"Cela devient malsain"

L'abandon du pass vaccinal fin-mars début avril, soit quelques jours avant le premier tour de la présidentielle prévu le 10 avril 2022, interroge l'opposition: "Cela devient malsain", déplore David Guiraud, porte-parole jeunesse de La France Insoumise. "Cela me dérange profondément d'un point de vue démocratique que quelque chose qu'on nous a vendu comme un outil de régulation sanitaire soit en fait un instrument politique au service du président de la République", tonne-t-il.

Même condamnation du côté des Républicains. Eric Ciotti dénonce le poker électoral du gouvernement avec la santé des français. Au 9 février, on recensait 37.108.888 personnes ayant reçu une dose de rappel de vaccin contre le Covid-19 et 54.134.744 de personnes ayant reçu au moins une première injection.

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Romain Cluzel (avec Guillaume Dussourt)