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Désert médical dans l'Oise: une médecin généraliste empêchée de s'installer, colère des habitants

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À Bornel, une médecin généraliste se voit refuser son installation dans un pôle de santé par l'ordre des médecins de l'Oise pour cause de cohabitation avec des sophrologues et une psychanalyste, des pratiques jugées non-conventionnelles. Le maire et les habitants, furieux, témoignent sur RMC.

Un coup dur pour la commune qui n'a plus de médecin généraliste depuis bientôt un an. À Bornel, une docteure se voit refuser son installation dans un pôle de santé par l'ordre des médecins de l'Oise, pour cause de cohabitation avec des sophrologues et une psychanalyste, des pratiques non-conventionnelles. Une décision jugée injuste et illogique.

"On joue avec la santé des gens"

La municipalité et les habitants partagent le même sentiment d'incompréhension. Tout est prêt pour que les médecins exercent: dans ce cabinet flambant neuf, les cartons sont encore emballés. Mais l'impatience du maire Dominique Toscani se heurte à la décision du conseil de l'ordre des médecins de l'Oise...

"On ne peut pas se moquer des gens comme ça. Tous les jours, j'ai des habitants qui me demandent quand est-ce que le médecin arrive. On joue avec la santé des gens. Si jamais j'ai un décès dans ma commune, peut-être que là, on se rapprochera de ceux qui ont bloqué le système", assure-t-il, furieux.

Une décision injuste et illogique, selon une habitante de Bornel. "Ça me semble un peu absurde qu'un médecin généraliste ne puisse pas s'installer dans une zone comme celle-ci, où on manque de médecins", rajoute un habitant.

Une borne de téléconsultation mise en place

"Comment est-ce qu'on fait quand on ne peut pas se déplacer, quand on n'a pas de voiture ?", questionne une autre.

Pour les aider, la mairie a mis en place une borne de téléconsultation à la disposition des 5000 habitants. Mais c'est insuffisant.

L'Ordre des médecins national, qui a répondu à RMC, se montre solidaire de la décision prise localement, sans pour autant connaître le dossier. Ils se disent toutefois sensibles à la question de l'accès aux soins.

Caroline Philippe (édité par C.A.)