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"On ne voit pas de solution": les urgences de Grenoble sous tension à cause du manque d'effectif

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Au CHU de Grenoble, le service des urgences est particulièrement fragilisé depuis l'application de la loi Rist le 3 avril dernier. Au total, ce sont près de 20 médecins qui sont manquants. Et cette situation met en danger la sécurité des patients.

Depuis plusieurs jours, les fermetures de services hospitaliers se multiplent en France dans les petits hopitaux mais aussi dans les plus gros. La loi Rist provoque de fortes tensions, notamment au service des urgences du CHU de Grenoble. Un service déjà touché par des démissions à la chaîne, des arrêts maladie et des burn-out depuis plusieurs mois. Alors aujourd'hui, le personnel est au bord de la crise de nerf.

Intégrée dans les équipes des urgences depuis plusieurs années, cette hôtesse d’accueil a vu le service se dégrader.

“Déjà ça manque de bras et quand il n’y a pas de bras, il n’y a pas de lit. Quand il n’y a pas de lit, il n’y a pas de place”, indique-t-elle.

Les tensions sont partout, jusque dans les relations avec les visiteurs. “Il y a beaucoup de gens qui s’énervent, les familles ne comprennent pas. Des fois, on part, on est abattu”, confie-t-elle.

La direction reconnaît une situation "complexe"

Il manque plus de 20 médecins. Et désormais, une dizaine d’intérimaires ne veut plus revenir suite à l’application de la loi Rist, qui limite leur rémunération. Marc Blancher, chef du service des urgences, est très alarmiste sur le planning des prochains mois.

“Pour ce qui concerne Grenoble, en dehors d’une aide extérieure qui viendrait d’un autre département, on ne voit pas de solution”, reconnaît-il.

En attendant, les équipes se sont rajoutées des demi-gardes. Mais ces conditions de travail mettraient en danger la sécurité des patients. Le procureur de Grenoble a d’ailleurs été saisi. “Depuis le 5 avril, on a signalé la mise en danger de la vie d’autrui parce que vraiment c’est la vie des patients qui est en jeu. Le risque est vraiment vital pour eux”, explique Sara Fernandez, secrétaire générale de la CGT au CHU de Grenoble.

La direction reconnaît une situation particulièrement complexe. Elle assure tout mettre en œuvre pour soulager les professionnels hospitaliers.

Vincent Chevalier avec Guillaume Descours