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Crise des urgences: un enfant gravement blessé a dû attendre 4h30 avant d'être pris en charge

Un nouvel exemple de la crise qui touche actuellement les services d'urgences en France. Un enfant, qui s'est grièvement blessé au pied avec une tondeuse samedi dernier, a dû attendre 4h30 avant d'être pris en charge pour une opération à l'hôpital d'Angers. Il avait été refusé dans les hôpitaux de quatre autres villes.

Un enfant grièvement blessé au pied par une tondeuse, samedi dernier à Thouars, dans les Deux-Sèvres, a attendu plusieurs heures (4h30) qu’un hôpital l’accepte pour l’opérer en urgence. C'est une conséquence très concrète du manque de moyens à l'hôpital.

Tout commence par un accident domestique grave, raconte Alexis, le papa de Louka (4 ans).

“Mon fils courait à côté du tracteur-tondeuse. Je l’ai fâché pour ne pas qu’il approche trop près. En voulant partir, il a trébuché. Et en tombant, le pied s’est pris sous la lame de la tondeuse”, détaille-t-il.

"Il aurait fait une hémorragie, on le perdait"

Les secours prennent très vite en charge l’enfant mais il faut l’opérer d’urgence. Le médecin du Samu contacte les hôpitaux d’Angers, Tours, Nantes, Poitiers et même Necker à Paris, raconte Alexis. C’est finalement le CHU d’Angers qui a été obligé de déprogrammer d’autres opérations pour prendre le garçon en priorité.

“Tout était refusé et on a attendu quand même plus de trois heures dans le camion de pompiers. Et au bout d’un moment, ils ont réussi à avoir une place sur Angers pour prendre mon enfant. Donc il y a quand même un gros malaise. Il aurait fait une hémorragie, on le perdait”, confie le papa.

"C'est révoltant"

Pour libérer une place le préfet a dû être alerté par Bernard Pénaud, le maire de la commune.

“L’accident a eu lieu à 13h30 environ et il est parti en ambulance à 16h. C’est révoltant. C’est un symptôme d’une maladie grave du système hospitalier. On voit des services entiers qui sont fermés par manque de moyens, manque de personnels, sur quelque chose qui est central, qui est la santé des gens”, dénonce-t-il.

Une prise en charge in extremis qui a finalement permis de sauver le pied de l’enfant.

Jean-Baptiste Bourgeon avec Guillaume Descours