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Plafonnement de l'intérim médical: les fermetures de services se multiplient en France

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Depuis le 3 avril dernier et la mise en application de la loi Rist sur le plafonnement de l'intérim médical notamment, de nombreux services hospitaliers se retrouvent en sous-effectif et certains sont même contraints de fermer.

Des dizaines de services ont fermé en France, que ce soit des services d’urgences, de maternité ou de pédiatrie, depuis l'application de la loi Rist le 3 avril dernier. Cette loi prévoit notamment le plafonnement de la rémunération de l'intérim médical à 1.390 euros pour une garde de 24h. L'objectif du gouvernement est de limiter les abus et les dérives dans les rémunérations de ces médecins remplaçants.

"En raison d’une carence de personnel médical, nous sommes contraints de fermer l’accueil des urgences". C'est le message qu’a donné le Centre Hospitalier de Sainte-Foy La Grande, en Gironde. Il a été fermé jeudi dernier et le service ne devrait pas rouvrir avant le 23 avril. À Vittel, dans les Vosges, les urgences tournent au ralenti avec une fermeture la nuit, les week-ends et jours fériés au moins jusqu'au 1er mai. "Les médecins chez nous, c'étaient surtout des remplaçants" confie un infirmier du service.

Les "gros" hopitaux aussi menacés?

Mais il n’y a pas que les urgences, les maternités souffrent aussi. À Sarlat, à Sedan ou encore à Guingamp, suspension des activités dans ces services pour deux mois à partir de mercredi prochain. Mais l'Agence régionale de santé refuse d'y voir une conséquence du plafonnement de la rémunération des médecins remplaçants. Pourtant, le Syndicat de ces praticiens hospitaliers recense plus de 70 services fermés depuis l'application de la loi Rist. Le cabinet du ministère de la Santé dément ce chiffre et évoque "quelques situations de fragilité" réglées localement.

Pour le ministre de la Santé, François Braun, ces services avaient déjà des difficultés et avaient déjà connu des fermetures.

"On a mis en place des solutions partout. Il n’y a pas de fermeture sèche. Cela passe entre autres par la régulation médicale, qui peut effectivement vous dire de faire 10 km de plus pour voir un médecin. Ce qui m’importe le plus, c’est que les urgences graves, vitales, soient prises en charge. C’est vrai que pour un traumatisme à une cheville, une entorse, vous allez attendre un peu plus et faire quelques kilomètres de plus", a-t-il affirmé sur RMC ce mercredi matin.

"J’ai toujours eu un langage de vérité: nous n’avons pas le nombre de médecins suffisant et nous ne l’aurons pas demain. Il va falloir attendre plusieurs années, une dizaine d’années", a-t-il précisé.  

De nombreux autres exemples fleurissent ces derniers jours dans la presse locale, avec des fermetures totales ou partielles aux urgences d'Oloron-Sainte-Marie, dans les Pyrénées-Atlantiques, de Manosque dans les Alpes-de-Haute-Provence, d'Aubenas en Ardèche, de Pontivy dans le Morbihan ou encore de Feurs dans la Loire. Des services de pédiatrie sont aussi concernés comme au Bailleul, dans la Sarthe, ou en Mayenne. Ce sont surtout les petits hôpitaux qui sont pour l'instant touchés, mais les plus gros semblent aussi menacés.

Caroline Philippe avec Guillaume Descours