"Il faut saisir et détruire les véhicules": quelles solutions contre l’alcool et la drogue au volant?

L’éthylotest anti-démarrage ?
A la Prévention routière, le sujet de l’alcool et de la drogue au volant est l’un des principaux combats. "Statistiquement, il y a deux personnes qui perdent la vie tous les jours sur les routes en raison des stupéfiants. Ces drames doivent nous réinterroger sur la manière de faire", explique Anne Lavaud, déléguée générale de l'association, dans "Charles Matin" ce mardi sur RMC et RMC Story. Elle plaide pour sa part pour l’installation de l’éthylotest anti-démarrage, pour empêcher l’automobiliste qui a trop bu de prendre la route. "Ce sont des technologies qu’on connait depuis des années: l’éthylotest anti-démarrage et le limiteur de vitesse automatique, qui pourraient être installés dans les véhicules. Cela abaisserait considérablement les deux principales causes de mortalité routière que sont l’alcool et la vitesse", souligne-t-elle.
Des peines de prison de très courtes durées ?
Avocat spécialiste du droit routier, Me Rémi Josseaume pense lui à des peines de prison de courte durée pour les automobilistes qui conduisent sous l’emprise de l’alcool ou de la drogue. "On a un vrai problème de traitement de la délinquance routière pour ces gens qui sont addicts à l’alcool, aux stupéfiants, rappelle-t-il au micro de RMC. Après avoir suspendu leur permis de conduire, après l’avoir annulé, il y a toujours une forme alternative à l’incarcération. Le bracelet électronique, le sursis avec mise à l’épreuve… A un moment donné, je pense qu’il faut qu’il y ait un symbole. On peut penser à des peines de très courtes durées. Cela existe dans d’autres Etats et ça a l’air de pas trop mal fonctionner."
La saisie et la destruction des véhicules ?
Autre solution, plus radicale, la saisie et la destruction des véhicules pour les récidivistes de l’alcool ou de la drogue au volant. C’est l’idée de Cyril, auditeur RMC et intervenant départemental de sécurité routière en Haute-Garonne. Bénévole, il est trop régulièrement confronté à ces problématiques. "On a beau l’expliquer et le réexpliquer, les irréductibles Gaulois ne changent pas leur comportement… Alors, on vous prend alcoolisé au volant d’un véhicule, ou sous stupéfiant, et vous êtes récidiviste: saisie systématique du véhicule et destruction, propose-t-il dans ‘Apolline Matin’ sur RMC et RMC Story. Le jour de la destruction, vous convoquez la personne et vous détruisez le véhicule en sa présence. On va déjà éliminer énormément de véhicules polluants et ça marquera les esprits. Les contraventions à 80 ou 130 euros, ça ne sert à rien. Les gens qui ne sont pas solvables vont pleurer au CCAS, qui paye les contraventions."
David Le Bars, secrétaire général du syndicat des commissaires de la police nationale, valide. "Moi, j’y suis très favorable, indique-t-il dans ‘Apolline Matin’. Il faut peut-être réfléchir à donner à l’autorité administrative, c’est-à-dire le préfet, la capacité de saisir et détruire les véhicules, et d’en faire la publicité. Je crois qu’il y a un effet psychologique. Il faut mettre en place quelque chose qui marque les esprits. Si on a fait un crime avec sa voiture, la voiture disparait. Et tous les moyens qui permettent de commettre des crimes sont repris par l’Etat. C’est une arme par destination. La destruction de la voiture, c’est un effet psychologique auquel j’adhère parfaitement." Il réclame aussi de lourdes peines de prison: "La peine encourue, pour un individu comme ça, c’est dix ans. Il faut que la justice puisse les mettre et que la peine soit effectuée, ça ferait déjà dix ans de moins sur la voie publique. (…) Il faut les écarter de la société. Une peine de prison, c’est fait pour punir."