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Le ministère de l'Intérieur envisage de ne plus retirer de point pour les "petits excès de vitesse"

Le ministère de l'Intérieur annonce qu'une réflexion est en cours pour ne plus retirer sur le permis de conduire les points des automobilistes coupables de "petits excès de vitesse".

Une réflexion est en cours au sein du ministère de l'Intérieur afin de ne plus retirer de points sur le permis de conduire des automobilistes coupables de "petits excès de vitesse", annonce ce mercredi la place Beauvau.

"On va beaucoup moins taper sur les petits excès de vitesse", a indiqué une source ministérielle.

"L'idée, c'est que vous ne perdiez plus un point si vous êtes à 5 km/h au-dessus" de la vitesse autorisée, a ajouté le ministère, précisant que les amendes sanctionnant ces infractions seraient par contre conservées. Le permis de conduire et la carte grise seront "également totalement numérisés", a précisé le ministère, qui espère mettre en œuvre la numérisation d'ici "un an et demi, deux ans".

Une piste "regrettable" pour Perrichon

Cette opération doit permettre de garantir que la personne sanctionnée est bien le conducteur fautif et non un tiers, a encore souligné le ministère, afin d'empêcher les fausses déclarations de conducteur pour éviter le retrait de points.

La piste envisagée par le ministère est "regrettable"; selon Chantal Perrichon, présidente de la Ligue contre la violence routière, estimant qu'il faut être "d'une ignorance crasse et hallucinante pour proposer cela".

"C'est en luttant contre les petits excès de vitesse qu'il y aura une baisse de la mortalité", a-t-elle martelé.

Pour Anne Lavaud, déléguée générale de l'association Prévention routière, créer une "élasticité au seuil" peut être pris "comme une invitation à rouler plus vite, au moment où les chiffres de la sécurité routière repartent à la hausse".

Petits excès de vitesse = pompe à fric?

A l'inverse, cette réflexion "va dans le bon sens" selon Pierre Chasseray, délégué général de l'association 40 millions d'automobilistes.

"On est enfin écouté. C'est une première étape. Ensuite, si les chiffres montrent que les accidents n'augmentent pas, il faudra selon moi envisager d'aménager les sanctions financières", a-t-il indiqué.

Même son de cloche sur RMC, où Kaouther Ben Mohamed dénonçait ces petites amendes comme "une pompe à fric", dans les Grandes Gueules, en avril dernier: "C'est devenu un revenu régulier pour l'État et on ne sait pas où ce fric passe."

Un total de 2.947 personnes sont mortes sur les routes de France métropolitaine en 2021, un bilan en baisse de 9% par rapport à 2019, avant la pandémie, selon la Sécurité routière.

https://twitter.com/mmartinezrmc Maxime Martinez avec AFP Journaliste RMC