Prix de l’essence: pourquoi il faut s’attendre à une hausse de 20 centimes cet hiver

Le monde risque de manquer de pétrole dans les prochains mois. C’est l'Agence internationale de l'énergie qui tire la sonnette d’alarme. Depuis janvier, la réduction de l'offre des membres de l'Opep élargie, de plus de 2,5 millions de barils par jour, avait été compensée par une production supérieure des autres pays producteurs non membres du cartel, dont les Etats-Unis, le Brésil et l'Iran.
Mais ces pays ne pourront pas compenser les baisses de production annoncées en septembre par l’Arabie saoudite et la Russie, qui sont tout de même deux des trois principaux producteurs mondiaux. Le monde va manquer d’1 million de baril par jour, soit 1% de la production mondiale, selon l’AIE, et jusqu’à 3 millions selon l’Opep.
Vers 2,15 euros le litre de sans-plomb
Les prix du pétrole vont-ils donc encore augmenter? Il y a un précédent qui inquiète. Dans la même situation d’insuffisance de production, les prix étaient passés de 71 dollars à l’été 2007 à 147 dollars à l’été 2008. On est autour de 90 dollars aujourd’hui. Est-ce que les cours vont monter encore? Sans doute. Mais pas jusqu’aux niveaux de 2008 parce qu’à l’époque, il y avait beaucoup de spéculation qui ne serait plus possible aujourd’hui.
Et puis, n’oublions pas l’intérêt de l’Opep: des prix suffisamment élevés pour garantir les recettes (80 à 100 dollars), mais pas trop pour ne pas décourager les clients. Ce qu’anticipent les marchés aujourd’hui, c’est 107 dollars en octobre, 115 en décembre, 119 en janvier et 106 en avril.
A la pompe, ça va se traduire comment? On connait la règle: 1 dollar le baril, 1 centime le litre à la pompe. Donc potentiellement 20 centimes de plus par litre à l’horizon de cet hiver. Ça veut dire le litre autour de 2,10 à 2,15 euros sur les SP.
La grande distribution pourra faire un effort de quelques centimes, mais seul Total Energies pourra amortir le choc et tenir sa promesse de plafond à 1,99 euro puisque lui seul maîtrise toute la chaîne de production. Il risque d’y avoir la queue devant les stations…