"Qu'on nous fiche la paix": ouvrir les portières "à la hollandaise", une nouvelle injonction qui agace?

Pour faciliter l'entente entre vélos et voitures, un rapport remis au ministère des Transports préconise une quarantaine de recommandation. Objectif, améliorer la cohabitation entre automobilistes et cyclistes.
Ce rapport veut modifier les infrastructures bien sûr, mais aussi les comportements. Les auteurs du rapport souhaiteraient que se généralise l'ouverture de la portière "à la hollandaise", avec la main droite et non avec la main gauche. Une méthode qui oblige à regarder dehors et surtout derrière avant d'ouvrir la portière conducteur, permettant de vérifier si un autre usager, notamment un cycliste, n'arrive, en tournant la tête vers la route. Même chose pour les passagers de l'autre côté en utilisant la main opposée.
Pour que cette habitude soit ancrée dès le départ dans les comportements des automobilistes, ouvrir la portière de la main droite pourrait devenir noté dans le barème de l'examen du permis de conduire, alors que cette technique est enseignée au code de la route.
Des risques pour la santé?
Une mesure qui divise le plateau des Grandes Gueules ce mardi: "Qu'on nous fiche la paix", peste l'enseignante Barbara Lefebvre qui assure avoir déjà failli ouvrir sa portière sur des cyclistes. "Je regarde le rétroviseur, je me penche en regardant l'angle mort et j'ouvre la porte, je n'ai pas besoin de me tourner, me faire mal et risquer une sciatique ou un tour de reins", explique la prof d'histoire-géographie.
Le docteur Jérôme Marty lui, craint que des contraventions soient mises aux conducteurs qui ne respecteraient pas l'ouverture à la hollandaise et craint pour la santé des automobilistes: "Il faut penser aux personnes âgées qui ont des difficultés en surpoids, à ceux en surpoids et cela pourrait entraîner des mal de dos", assure-t-il sur RMC et RMC Story.
Rapport commandé après la mort d'un cycliste
L'objectif est d'intégrer cette mesure à l'examen du permis de conduire: "Ça peut être très facilement vérifié lors de l’épreuve du permis de conduire comme ça, on vérifiera que chaque candidat connaît cette technique", explique sur RMC Emmanuel Barbe, inspecteur général de l'administration, ancien délégué interministériel à la Sécurité Routière.
"Cela ne coûte rien de l'enseigner lors du permis de conduire", note de son côté Olivier Truchot. "Si on prend l'habitude de faire ce geste et qu'on sauve la vie des cyclistes, c'est bien", ajoute-t-il.
Le rapport avait été commandé à l'automne après la mort de Paul Varry à Paris, le 15 octobre après un différend avec un automobiliste, soupçonné de lui avoir roulé dessus volontairement.