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“Un artisan inlassable de la paix”: vague d'hommages unanimes au pape François en France

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De gauche, comme de droite, la classe politique française rend hommage au pape François, décédé lundi à 88 ans, saluant avant tout son engagement aux côtés des plus pauvres.

Responsables politiques et représentants religieux de France ont rendu lundi un hommage unanime au pape François, décédé à 88 ans le lendemain de Pâques, saluant son "humilité" et son engagement en faveur de la "fraternité".

Le président de la République Emmanuel Macron a adressé "ses condoléances les plus sincères aux catholiques du monde entier", honorant la mémoire d'un homme qui a toujours été "aux côtés des plus vulnérables et des plus fragiles".

"Son souci constant des pauvres restera le grand marqueur de son pontificat", a abondé sur X, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, chargé des cultes. Le chef du gouvernement François Bayrou a salué la démarche "historique" du pape François, un homme qui a enclenché selon le Premier ministre français un "basculement au sein de l'Église".

La ministre de l'Éducation Élisabeth Borne a pour sa part salué un "artisan inlassable de la paix et de la fraternité entre les peuples" qui "portait aussi une attention constante aux plus vulnérables et au respect de la nature".

Pour le ministre de la Justice, Gérald Darmanin, "le pape François est mort sans avoir vieilli. Humble, il restera de sa vie d'homme d'Église le souvenir du don de soi pour la foi et pour les autres, particulièrement les plus démunis".

Dans le sillage du monde politique, la Conférence des évêques de France (CEF) a souligné que le pape François a "appelé l'humanité à croire en la fraternité, notamment en s'appuyant sur le dialogue entre les religions, et à prendre en compte en priorité les besoins (...) des personnes pauvres".

"François a voulu nous déplacer, nous sortir de la torpeur dans laquelle peuvent nous plonger le bien-être économique et le sentiment d'appartenir, en Europe notamment, à une Église bien installée", a déclaré l'archevêque de Paris, Mgr Laurent Ulrich. Plusieurs messes sont prévues lundi et mardi à la cathédrale Notre-Dame dont l'une à 18h doit réunir plusieurs officiels.

François Hollande, Olivier Faure, Marine Tondelier…

À gauche, les politiques ont également réagi. Il "avait voulu donner à son pontificat une dimension résolument sociale", a déclaré l'ancien président François Hollande. "Il a tenté d'engager le Vatican dans la dénonciation des abus sexuels dont il avait admis l'ampleur", a-t-il également souligné. (Sur X).

"Dans un monde tenté par le repli identitaire, le pape François osait parler de fraternité, fratelli tutti, tous frères", a relevé le premier secrétaire du PS Olivier Faure. La patronne des Écologistes Marine Tondelier a estimé qu'il "avait mieux compris l'écologie et la génération climat que beaucoup de politique". (Sur X)

"Le pape François fut sincèrement et fortement du côté des déshérités, des peuples persécutés et de la paix", a déclaré le député de La France insoumise Éric Coquerel.

Puis Marine Le Pen, Eric Zemmour…

"Une figure spirituelle s'éteint, laissant derrière elle un héritage de foi, de paix et de dialogue", a commenté la cheffe de file du Rassemblement national, Marine Le Pen.

L'ancien président Nicolas Sarkozy a noté la "concordance des temps" de son décès, un lundi de Pâques. "Ceux qui croient au Ciel y verront un signe d'espérance", a-t-il écrit, tout en soulignant que dans "son dernier message", le pape François avait dénoncé "la résurgence très inquiétante d'un antisémitisme que l'on croyait disparu".

"Le monde perd aujourd'hui une figure spirituelle majeure, un homme de paix, d'humilité et de dialogue", a déclaré le maire Horizons de Nice Christian Estrosi. Éric Zemmour, président du parti d'extrême droite Reconquête, a lui estimé que "pour certains catholiques, son pontificat fut une épreuve dans leur foi dans l'Église". "Mais aujourd'hui, les polémiques doivent se taire."

Tour Eiffel éteinte

La maire de Paris Anne Hidalgo a annoncé que la tour Eiffel sera éteinte lundi soir en hommage. À Marseille, une messe d'hommage et d'action de grâces sera célébrée lundi à 19h à la cathédrale de La Major, présidée par le cardinal Jean-Marc Aveline, archevêque de Marseille, indique le diocèse.

"Très Saint Père, vous disiez de Marseille qu'elle était le sourire de la Méditerranée. À l'heure de vous dire au revoir, c'est Marseille qui vous pleure", a écrit le maire (DVG) de la cité phocéenne, Benoît Payan sur X.

Au-delà de l'Église catholique, le grand rabbin de France, Haïm Korsia, a salué son engagement dans la lutte contre l'antisémitisme, et au-delà un homme qui a créé "des liens de confiance partout à travers le monde". La Grande Mosquée de Paris a salué "la mémoire d'un homme de foi qui n'a cessé de tendre la main aux musulmans" et dont "la quête inlassable d'un monde plus juste et fraternel continuera d'inspirer les générations à venir, toutes confessions confondues".

Mireille Mathieu "attristée"

La fédération protestante de France a exprimé "sa gratitude" envers "ce ministère pontifical qui laissera une marque durable à l'Église". En douze ans de pontificat, le pape François a effectué trois déplacements en France: à Strasbourg en 2014, à Marseille en 2023 et en Corse en décembre 2024.

"Le pape François aura marqué son action à la tête de l'Église par son engagement pour les plus vulnérables, son ouverture d'esprit et sa volonté inébranlable de promouvoir l'unité entre les peuples, au-delà des frontières et des différences", a réagi sur X le maire d'Ajaccio, Stéphane Sbraggia.

Du côté du monde artistique, la chanteuse Mireille Mathieu s'est dit "extrêmement et profondément attristée après avoir vu en ce dimanche de Pâques, le pape à Rome adresser dans un souffle sa dernière bénédiction Urbi et Orbi, comme un ultime message", dans une réaction à l'AFP. L'icône de la chanson française l'avait rencontré en audience privée le 13 décembre 2019 et avait chanté au Vatican en sa présence le lendemain pour le concert de Noël.

C.A avec AFP