Inflation: produire sa propre électricité pour faire baisser la facture
Avec l’explosion des prix de l’énergie, c’est un moyen de plus en plus populaire pour faire baisser sa facture: l’autoconsommation, le fait de produire soi-même son énergie, notamment grâce à des panneaux solaires. Aujourd’hui plus de 100 000 Français produisent en partie l’énergie qu’ils consomment et le chiffe devrait doubler d’ici l’an prochain. Pendant longtemps il a fallu faire des travaux coûteux pour implanter ces panneaux sur un toit, les raccorder au réseau électrique. Tout ça est en train de se simplifier de manière spectaculaire.
On trouve maintenant des kit solaires à installer soi-même en quelques minutes, comme ceux de la startup nantaise Beem Energy. Quatre panneaux carrés qui pèsent cinq kilos pour 70 centimètres de côté (beaucoup plus compacts et légers que des panneaux classiques) qu’on peut fixer au mur, au-dessus d’une porte de garage par exemple, ou au sol, sur une terrasse ou dans le jardin et qui se branchent directement à une prise électrique dans la maison.
15% de l'énergie d'un ménage de quatre personnes
L’énergie produite est immédiatement réinjectée dans le réseau: les électrons produits via l’énergie du soleil vont aller directement alimenter les appareils de la maison qui consomment à un instant T, télé restée en veille, frigo, VMC (ce qu’on appelle le "talon électrique").
Le tout est connecté à une application mobile qui montre les économies réalisées. Ça coûte 800 euros, ils sont vendus par quatre, et ça s'assemble comme un Lego. On commence même à les trouver dans les magasins de bricolage. Ce dispositif permet de produire jusqu’à 15% de l’énergie consommée par un ménage de quatre personnes.
Des tuiles ou des ardoises solaires pour un toit plus esthétique
L’un des problèmes avec les panneaux solaires sur le toit, c’est que ce n’est quand même pas hyper esthétique. Sachez qu’on commence à voir apparaître des tuiles et des ardoises solaires. Elles prennent l’apparence de tuiles en brique rouge ou ou d’ardoises classiques mais sont recouvertes d’une cellule photovoltaïque discrète, qui leur permet de générer de l’électricité tout en se fondant dans le paysage.
D’autres travaillent carrément sur des panneaux solaires transparents, qu’on pourrait intégrer dans des vitres: Imaginez un gratte-ciel de verre, dont l’ensemble de la surface capterait l’énergie du soleil et la transformerait en électricité ou des maisons dont les fenêtres seraient capables de produire de l’énergie. En clair, ce sont des bâtiments entiers qui se transformeraient en panneaux solaires.
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Des vitres solaires
Plusieurs entreprises se sont spécialisées dans les vitres solaires comme SolarWindow ou Physee ou encore Sunpartner, startup basée à Aix-en-Provence. D’apparence tout à fait classique, sauf que son verre incorpore un film photovoltaïque transparent de 2 millimètres d’épaisseur, en sandwich entre deux couches de verre classiques… qui vont capter la lumière du soleil et la transformer en électricité, un peu comme des panneaux sur le toit.
L’autre problème du solaire, c’est que c’est rentable quand on habite à Bastia, un peu moins quand on habite à Dunkerque. C’est le gros point faible du solaire : quand il fait beau tout va bien, mais dès que le temps se dégrade, ils perdent 90% de leur efficacité. Il y a une solution: les panneaux hybrides, créés par l’université chinoise de Soochow, qui génèrent de l’électricité grâce au soleil mais aussi grâce à la pluie. Quand il fait beau, ils fonctionnent comme des panneaux photovoltaïques classiques. Mais quand il pleut, c’est l’activité cinétique, autrement dit la friction des gouttes de pluie sur le panneau qui génère de de l’énergie.
C’est peut-être la solution pour améliorer le rendement de ces panneaux même si ça va prendre des années. Il y a plein d’autres pistes de recherche pour améliorer les panneaux eux-mêmes. La startup Insolight par exemple, a mis au point des panneaux de nouvelle génération, qui seront mis sur le marché en 2022, dont le rendement -le pourcentage de lumière que le panneau transforme en électricité- est de 29%, plus du double de la moyenne actuelle. Les cellules fonctionnent comme de minuscules tournesols, qui vont suivre les mouvements du soleil toute la journée et donc être orientés de manière optimale pour recevoir la lumière et la convertir en électricité.