
Hausse des prix des voitures neuves : comment l'expliquer ?
Les constructeurs automobiles attribuent la hausse des prix des véhicules neufs aux nouvelles réglementations, notamment environnementales. John Elkann (Stellantis) et Luca de Meo (Renault) avaient alerté sur le coût croissant des normes, citant un bond de 40% du coût de production de la Clio entre 2015 et 2030, dont 92% imputés à la réglementation. Cependant, une récente étude de l’Institut mobilités en transition et du cabinet C-Ways nuance ce discours. Entre 2020 et 2024, le prix moyen d’une voiture neuve est passé de 28 107 à 34 872 euros, soit +24%. Sur cette hausse, 6% s’expliquent par l’inflation des matières premières et des coûts salariaux, et 6 % par l’électrification des gammes (hybrides, électriques). La moitié restante serait due à la stratégie des constructeurs de monter en gamme pour augmenter leurs marges. Cette tendance se traduit par l’abandon de segments comme l’entrée ou la moyenne gamme au profit des modèles haut de gamme ou des SUV, avec des marques comme Mercedes, Renault, Hyundai ou Ford en tête. Par ailleurs, Dacia, Skoda et Opel, sans modifier leurs gammes, ont vu leurs prix exploser, avec des hausses dépassant 30%. Malgré une baisse des ventes en Europe et en France entre 2020 et 2024, les profits des constructeurs ont augmenté, car ils vendent moins mais plus cher. Cette inflation des prix exclut une part importante de la population, notamment les classes populaires, qui n’ont plus les moyens d’acheter une voiture neuve. Le renouvellement du parc est ainsi freiné, avec un âge moyen des véhicules en circulation en France qui atteint désormais 11,2 ans, un phénomène néfaste pour l’environnement.