
La Grande-Bretagne renationalise son réseau ferroviaire
La Grande-Bretagne revient sur 35 ans de privatisation ferroviaire, entamée sous le gouvernement conservateur de John Major au début des années 1990. Ce dimanche, South Western Railway, opérateur majeur du sud-ouest de l’Angleterre, est redevenu public, marquant le début d’un vaste processus de renationalisation voulu par le gouvernement travailliste en place. Ce dernier prévoit de reprendre le contrôle de toutes les lignes ferroviaires d’ici la fin 2027, via la création d’un organisme unique, Great British Railways, qui regroupera les opérateurs privés à l’expiration de leurs contrats ou plus tôt en cas de mauvaise gestion. Quatre opérateurs sur quatorze en Angleterre sont déjà repassés sous contrôle public ces dernières années, souvent temporairement à cause de mauvaises performances. Mais la nouvelle stratégie vise une gestion publique pérenne, face à un constat d’échec : des trains souvent en retard, des tarifs élevés, la Grande-Bretagne était le deuxième pays européen le plus cher en 2016 et une insatisfaction croissante des usagers. Cette renationalisation est d’autant plus possible que le Royaume-Uni a quitté l’Union européenne, laquelle impose à ses membres l’ouverture à la concurrence des réseaux ferroviaires. En France, l’ouverture du réseau à la concurrence se poursuit, mais avec prudence, inspirée notamment des modèles allemands et suédois, qui ont eux aussi privatisé leur réseau à la même époque que la Grande-Bretagne, mais sans pour l’instant revenir en arrière.