On a l’impression que la baguette de pain avant l’euro valait un franc alors qu’en réalité elle en valait 4 ou 5

A moins d’un mois du premier tour de la présidentielle, la question de l’Europe divise les candidats et les électeurs. Beaucoup critiquent une Europe néfaste, responsable des maux des Français. Des affirmations que réfute formellement Guillaume Klossa, Directeur de l'Union européenne de radio-télévision, invité de 100% Bachelot mardi.

Quel est l’avenir de l’Union européenne? Si Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon se sont positionnés en faveur d’une sortie de l’Europe, les discours fédéralistes pro-européens se font rares. Pourtant, pour Guillaume Klossa, Directeur de l’Union européenne de radio-télévision et invité de 100% Bachelot, l’Europe est victime de procès injustes. Pour lui, les arguments avancés pour critiquer l’Europe, comme la baisse du pouvoir d’achat où la hausse des prix des loyers, ne lui sont pas directement imputables.

"Il faut regarder l’évolution des prix. Par exemple si on prend une baguette de pain, on observe que les revenus ont augmenté plus vite que le prix de la baguette. Mais on a l’impression que la baguette de pain avant l’euro valait un franc alors qu’en réalité elle en valait quatre ou cinq. Il y a une perception de l’inflation qui est très largement supérieur à la réalité".

Ce regard critique sur l'Europe ne concerne pas que la monnaie mais aussi les inégalités entre les états. Or pour Guillaume klossa, l'Europe garantie nos droits et nos libertés. "Si on parle des inégalités, la plupart des pays qui sont rentrés dans l’Union européenne souhaitent y rester justement parce que ces inégalités sont bien moins fortes que celles qui existent partout ailleurs dans le monde. Allez aux Etats-Unis, au Brésil, en Chine, certes le niveau de vie s’améliore mais les inégalités sont deux, trois, quatre fois plus grandes. L’Europe reste l’endroit où les gens ont le plus de droits et de libertés mais aussi où les inégalités sont les plus faibles".

"Il faut peser ensemble et aller vers une puissance européenne" 

"L’Europe doit continuer à avancer vers l’avenir. L’avenir de l’Europe, c’est l’avenir de la démocratie, c’est l’avenir des droits et des libertés. Surtout, dans un monde où les Européens ne représentent que 1% des terres émergés, 5% de la population et moins de 20% de la richesse, l’avenir c’est savoir comment faire pour peser ensemble. Comment faire pour aller vers une puissance européenne dans un monde qui n’est ni européen, ni occidental et ce n’était pas le cas il y a 50 ans".

100% Bachelot avec A. B