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Loi travail: "Les syndicats aujourd’hui ne représentent plus rien et Macron en a conscience"

Pour Christopher Dembik, économiste et responsable du groupe de recherche macroéconomique chez Saxo Bank, les syndicats n'auront aucun poids pour contrer les ordonnances du gouvernement Philippe pour réformer le code du Travail. Il explique pourquoi ce mardi dans Radio Brunet.

Et si les syndicats faisaient reculer la loi travail? Pendant le gouvernement de François Hollande, de nombreux manifestants s’étaient opposés à la loi El Khomri, au point de l'adoucir, en accord avec les partenaires sociaux. Aucune chance cette fois ci selon l’économiste Christopher Dembik, invité ce mardi dans Radio Brunet. Le responsable de la recherche macroéconomique chez Saxo Bank explique que les syndicats n’ont plus le même poids qu’au moment du quinquennat de François Hollande. 

"Les syndicats aujourd’hui ne représentent plus rien et Macron a conscience de cela. Le taux de syndicalisation en France est extrêmement bas par rapport aux autres pays. De plus, les syndicats défendent les intérêts de ceux qui ont un emploi, et pas les intérêts de ceux qui sont demandeurs d’emploi. Finalement, Macron a une grosse marge de manœuvre. Il va obtenir la majorité absolue à l’Assemblée nationale, et avec cette élection, les Français lui donnent un blanc-seing pour réformer. Les syndicats peuvent aller dans la rue en septembre, mais quel sera leur réel pouvoir sur les ordonnances? Extrêmement faible."

Interrogé par Éric Brunet sur la différence d'influence des syndicats sur le gouvernement précédant et celui d’Emmanuel Macron, Christopher Dembik explique qu’En Marche! ne partage rien avec eux, contrairement au Parti socialiste. "Il y a une grosse différence qui est qu’historiquement, le Parti socialiste a toujours été proche des syndicats. Les militants du PS, ce sont les syndicats, qui militent dans les petites villes et en province. En Marche! n’a pas d’affiliation particulière avec les syndicats. Il n’y aura pas ce lien financier ni ce lien avec les militants sur le terrain, qui est essentiel pour un parti comme le PS."

Radio Brunet avec A. B.