Hausse des prix: les vignerons s'inquiètent d'une pénurie de bouteilles en verre
Bouteilles, capsules, cartons, étiquettes… Depuis le mois de janvier, les viticulteurs font face à une augmentation des prix des matières sèches. Avec la reprise économique post-Covid et l'augmentation de la demande, les dépenses hors production des professionnels ne finissent pas de grimper et la flambée des prix de l'énergie et le début du conflit en Ukraine ont encore aggravé la tendance.
La mise en bouteille retardée
Il y a d’abord les problèmes d’approvisionnement, qui bouleversent le calendrier du vigneron. "Cette palette a été commandée en décembre et a été livrée en avril", montre à RMC Yannick De Vermont, viticulteur à Vaux-en-Beaujolais. Il n’a pas d’autre stock que ces 1.000 bouteilles vides et doit donc revoir certaines priorités. "Des vins de 2020 auraient dû être mis en bouteille au printemps, mais ça va certainement être repoussé à l’automne", explique t-il.
La flambée des prix des matières premières et des énergies, aggravée par la guerre en Ukraine, ralentit la production de bouteilles, puis entraîne une envolée des tarifs. Les bouteilles en verre nécessitent beaucoup de gaz pour être produites et comme une partie des stocks vient de l'étranger, les hausses de tarifs peuvent varier entre 10 et 45%.
Les vignerons sont donc obligés de s'adapter et changent parfois provisoirement la bouteille de certaines de leurs cuvées, pour respecter les commandes des clients.
Des conséquences sur le prix de vente
Si les dépenses continuent d’augmenter, difficile pour les vignerons de ne pas le répercuter sur le prix de vente. "Dans l’ensemble, les clients comprennent. Mais augmenter les prix n’est pas dans nos habitudes, on n'aime pas faire ça", regrette David Ratignier, viticulteur à Saint-Etienne-la-Varenne. Surtout qu’en plus des bouteilles, le carton, les étiquettes ou les capsules coûtent également de plus en plus cher.