Immobilier: le nombre de locataires qui ne payent pas leur loyer s’envole

Immobilier (illustration) - JACQUES DEMARTHON / AFP
Le nombre de locataires qui ne peuvent payer leur loyer n’a jamais été aussi élevé. C'est l'augmentation des petits impayés qui est la plus spectaculaire, ceux qui nécessitent des relances à J+1. En région parisienne, on est passé de 5% de baux concernés avant le Covid à 18% au mois d'août. C’est là que les loyers sont les plus élevés. Mais c’est pire en province.
Dans les dix plus grandes villes de France, les relances à J+1 concernent désormais 25% des dossiers de location. Un record historique, selon ces données fournies par Imodirect. Un locataire sur quatre en France doit être relancé chaque mois.
Plus grave: les impayés de plus d’un mois augmentent fortement aussi. Ceux-là restent minoritaires. Ils représentent 3,7% des dossiers. Cela peut paraître relativement faible mais c'est en réalité quatre fois plus qu'avant la crise sanitaire.
La pénurie de logements augmente les tensions
Parmi ces mauvais payeurs, il y a bien sûr des professionnels de l’impayé, ceux qui mentent sciemment dans leur dossier de location et savent qu’ils seront très difficiles à expulser. Mais il y a surtout l’immense majorité des locataires, malmenés d’abord par la crise sanitaire puis assommés par l’envolée de l’inflation énergétique puis alimentaire.
Et la pénurie de logements ne fait qu’accroître les tensions sur les prix. Selon "Meilleurs agents", le stock de logements en location a fondu de presque 20% depuis janvier 2022. Evidemment, la situation est compliquée pour les locataires, mais ce n’est pas facile non plus pour les propriétaires…
On en arrive à des situations extrêmes, sachant que les procédures judiciaires, bien que réduites récemment de trois ans à un an, restent longues et fastidieuses. Certains propriétaires vont même jusqu'à dévoiler publiquement l'identité des locataires mauvais payeurs et diffusent leurs photos, ce qui est illégal.