Immobilier: les loyers impayés explosent, les profils des mauvais payeurs changent

Les impayés de loyers explosent. En Île-de-France, ils ont augmenté de 60% en un an. Les propriétaires constatent aussi que les profils des mauvais payeurs changent. Désormais, toutes les catégories socioprofessionnelles peuvent être concernées.

La trêve hivernale démarre ce mercredi 1er novembre. Jusqu'au 31 mars, les expulsions des locataires sont interdites. Une trêve hivernale qui tombe cette année en pleine hausse des loyers impayés. Entre septembre 2022 et septembre 2023, les relances pour loyers impayés ont augmenté de 60% en Île-de-France: on a recensé 126.000 impayés contre 71.000 en 2022. À l'échelle nationale, le phénomène est en hausse de 30%.

Avec l'inflation et la perte de pouvoir d'achat, les locataires ont clairement de plus en plus de mal à payer leur loyer. Le président d'Imodirect, Arnaud Hacquart, remarque aussi un changement dans le profil des mauvais payeurs: "C'est un peu 'monsieur Tout-le-monde'. C'est ça qui est difficile à expliquer", constate-t-il au micro de RMC.

"Avant, c'étaient des parents célibataires après un divorce. Aujourd'hui, on voit des couples, chacun avec un CDI, qui commencent à rencontrer des difficultés à payer leur loyer", assure Arnaud Hacquart.

Les propriétaires veulent une accélération des procédures judiciaires

En trois ans, la part des loyers impayés a explosé: +300% rien que pour la région parisienne. "Cela arrive à énormément de gens d'être expulsés au bout d'un certain temps parce qu'ils rencontrent des difficultés de la vie", explique l'avocate en droit immobilier Lorraine Dehly.

"Il y a eu le Covid-19 il y a peu et le coût de la vie a énormément augmenté. Néanmoins les juges restent très humains dans ce genre de circonstances", ajoute l'avocate.

Cette augmentation des loyers impayés plonge les propriétaires dans une colère froide selon l'Union nationale des propriétaires immobiliers, qui réclame une accélération des procédures judiciaires.

Thomas Schnell et Romain Houg