L’énergie redescend, l’alimentation et les services grimpent: ce qui a changé sur l’inflation

L’Insee fait le bilan de deux ans d’accélération continue de l’inflation. Pour le 11e mois consécutif, elle se situe sur un plateau autour de 6%. Si on fait le bilan depuis janvier 2021, les prix ont progressé globalement de 12%, avec des évolutions contrastées selon les différents postes de dépenses. Les prix de l’énergie ont progressé de 41% entre janvier 2021 et avril 2023, ceux de l’alimentation de 20%, ceux des produits industriels de 8% et enfin ceux des services de 7%.
Les moteurs de l’inflation ont toutefois changé au fil des mois. C’est au départ l’énergie qui a tiré l’inflation. Tout au long de 2021, elle est responsable de la moitié de la hausse des prix. Aujourd’hui, c’est quasiment zéro. Début 2022, l’alimentation ne contribue quasiment pas à l’inflation. Et aujourd’hui, c’est pas loin de la moitié, alors qu’elle ne représente que 16% des dépenses mensuelles des ménages.
Et puis il y a une inflation à bas bruit, celle qui touche le secteur des services, dont on parle peu parce qu’elle n’est pas spectaculaire (passée de 0,5 à 3% sur deux ans). Des services qui représentent la moitié de nos dépenses chaque mois.
La consommation devrait continuer de marquer le pas
Quelle sera la tendance dans les prochains mois? L’Insee se veut rassurant sur les prix de l’alimentation et des produits industriels. Parce qu’à la sortie des fermes ou des usines, les coûts de production baissent.
Les prix des services pourraient quant à eux continuer à accélérer, sur fond de nouvelle revalorisation du Smic au 1er mai et d’accélération des salaires.
Globalement, la consommation continuerait donc de marquer le pas. La consommation de biens, dont notamment la consommation alimentaire, continuerait de se replier, tandis que celle de services progresserait de nouveau légèrement et que les dépenses en énergie poursuivraient leur rebond.