"Pas sûr qu'on ait 3 millions de touristes": à quatre mois des JO 2024, les hôtels ne font pas le plein

Le panneau d'un hôtel 4 étoiles - RMC Story
Après avoir explosé, les prix des nuits d'hôtel à Paris pendant les Jeux olympiques commencent à se tasser. D'après le baromètre de l'office de tourisme de Paris, ils étaient même en baisse le mois dernier, avec 481 euros la nuit en moyenne entre le 26 juillet et le 11 août, 4,4% de moins qu'en début d'année.
La conséquence, entre autres, de l'inquiétude des hôteliers de ne pas faire le plein cet été. Leur espoir de faire sauter la banque a fait long feu. Beaucoup s'inquiètent aujourd'hui de ne pas faire le plein, à 127 jours de la cérémonie d'ouverture des JO, le 26 juillet. C'est le cas de Bertrand Mignard, directeur de l'hôtel Moderniste à Paris et qui constate sur l'écran de son ordinateur de nombreuses lignes jaunes, synonymes de chambres vides: "Au niveau du taux d'occupation, on est à 56%", assure-t-il à RMC.
Pour l'instant, 23 chambres sur 40 sont réservées pendant les Jeux et 14 l'ont été par une délégation olympique. Une chance, pour ce directeur d'hôtel, car la fréquence des réservations, elle est "faible". "Régulière mais faible. On a une à trois réservations par semaine. On aurait pu imaginer une frénésie un peu plus importante", assure le directeur d'hôtel.
Pas de pertes in fine?
Si Bertrand Mignard veut rester optimiste, Franck Delvau, le patron de l'Union des métiers et des industries de l'hôtellerie à Paris, prévient: hormis les hôtels de luxe, peu d'établissements feront le plein cet été. "Paris, normalement, c'est plus de 3 millions de touristes étrangers pendant l'été. Je ne suis pas sûr que là, on ait ces 3 millions", craint le syndicaliste.
Mais les prix pratiqués, plus élevés que d'habitude, devraient permettre aux hôteliers parisiens de s'y retrouver. C'est ce qui s'était passé à Londres en 2012, se souvient Olivier Petit, spécialiste du secteur. "On avait un recul sur le mois d'août de quelques points de taux d'occupation. Par contre, on a gagné 40% de prix moyen supplémentaires. On va donc avoir un mois d'août à Paris qui sera vraisemblablement bon", anticipe-t-il.
En 2012, les hôteliers londoniens avaient vu leur chiffre d'affaires augmenter de 2,7% en un an.