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"Ça commence doucement": les permanences pour les agriculteurs dans les préfectures peinent à séduire

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Les agriculteurs doivent être reçus cette semaine par Gabriel Attal. Le Premier ministre va une nouvelle fois tenter de calmer leur impatience trois semaines après le salon de l'Agriculture et la dernière salve d'annonces. Parmi elles, la mise en place de permanences dans les préfectures pour répondre aux problématiques concrètes des agriculteurs. Mais le dispositif rencontre assez peu de succès.

Pour tenter d’apaiser la grogne des agriculteurs, le gouvernement a demandé il y a trois semaines à toutes les préfectures de mettre en place des permanences pour accueillir les agriculteurs et répondre en direct à leurs problèmes. Des permanences qui se poursuivent encore cette semaine.

C’est dans ce petit bureau de sous-préfecture à Fougères, en Ille-et-Vilaine, que l’avenir de Jean-Pierre, éleveur bovin, peut s’éclaircir.

“C’est vraiment sérieux. Il y a un petit audit de la situation. Le malaise est vraiment présent. Moi, j’arrive en fin de carrière. Je veux consolider l’exploitation. Mais aujourd’hui ce n’est guère possible parce que ça ne dégage rien du tout”, indique-t-il.

En face de lui, Jean-Marc Lucas, du service des impôts aux entreprises. “Ce sont des moments de détresse où les gens viennent exposer leurs difficultés et nous on est là pour trouver des solutions. Je gère des plans du règlement amiable, décaler des échéances. Il n’y aucune difficulté, on est là pour ça”, explique-t-il.

Des attentes élevées

Présent également, son collègue de la direction des territoires Stéphane Lorret, qui admet cependant que le duo n’a pas de baguette magique.

“Au cas par cas, on peut essayer de faire au mieux, mais c’est difficile parce que les aides ne sont pas arrivées et on n’a pas trop la main pour accélérer les choses”, regrette-t-il.

Les permanences sont peu fréquentées confie Gilles Traimond le sous-préfet de Fougères sans langue de bois. “Ça commence très doucement. Ce n’est que le deuxième rendez-vous qu’on a ici en trois semaines. Il y a peut-être aussi un frein. Les agriculteurs ne sont pas des gens qui viennent nous solliciter beaucoup”, pointe-t-il.

Avec fatalement pour ceux qui poussent la porte comme Jean-Pierre, des attentes élevées. “Si ça n’aboutit pas, il n’y aura plus de confiance”, appuie-t-il.

Martin Cadoret avec Guillaume Descours