Inflation: "On ne peut pas y répondre qu'avec les salaires", défend le vice-président du Medef
Nouvel appel aux entreprises pour lutter contre l'inflation. Mercredi, Elisabeth Borne a appelé les entreprises qui le peuvent à "augmenter les salaires" de leurs employés, notamment via des primes défiscalisées.
"J'invite les entreprises qui le peuvent financièrement à augmenter les salaires ou à mobiliser ces primes de pouvoir d'achat. Celles qui ont des marges financières, il faut qu'elles augmentent leurs salariés, via des primes exceptionnelles défiscalisées", a assuré la Première ministre sur TF1.
"On l'entend et on le fait", se défend ce jeudi sur RMC, Fabrice Le Saché, vice-président du Medef, le syndicat des patrons. "On augmente les salaires de 3% en moyenne, il y a des négociations en cours. Dans certains secteurs, où il y a des pénuries, les augmentations sont encore plus importantes", défend-il.
"Les salaires, c'est comme un doliprane"
Selon lui, les entreprises n'ont pas attendu Elisabeth Borne pour agir en faveur du pouvoir d'achat, notamment en proposant que les primes d'indemnités kilométriques soient rehaussées: "On joue le jeu et on l'a fait ces dernières années avant la crise d'inflation, et le pouvoir d'achat a augmenté. Mais maintenant, il y a une accélération de l'inflation, on doit y répondre mais cela ne peut pas être qu'avec les salaires", estime Fabrice Le Saché qui en appelle au gouvernement.
"Les salaires, c'est comme un doliprane. Cela ne lutte pas contre la cause de la maladie. La meilleure façon de lutter contre l'inflation, c'est de traiter les causes comme le coût du logement qui a explosé dans les métropoles", assure-t-il.
Et pour traiter les causes, il en appel au gouvernement, pointant le coût de l'énergie et de l'habitat, plaidant pour construire "massivement" de nouveaux logements et de nouvelles centrales nucléaires.
Une aubaine pour les patrons, qui leur permettrait d'éviter de nouvelles hausses de salaires? "On ne va pas augmenter les salaires de 10 ou 15%, il faut être réaliste", concède Fabrice Le Saché, alors que l'inflation se situe aujourd'hui aux alentours de 5,2%, au-dessus des augmentations moyennes de salaire de 3% donc.
La taxe sur les superprofits? "Un concept démagogique"
Quant à la taxe sur les "superprofits", la taxation des entreprises réalisant des surprofits en raison de la guerre en Ukraine et à laquelle Emmanuel Macron serait désormais favorable selon nos informations, Fabrice Le Saché estime que c'est un "concept démagogique".
"On n'est pas pour ces taxes spéciales. C'est mis et on ne sait pas quand c'est enlevé. Il y a de gros bénéfices mais aussi de gros investissements. On ne peut pas tout demander aux entreprises. Ce qui est, choquant, c'est de dire qu'il y a trop de profits. Est-on là les années où il y a des pertes ? C'est un concept démagogique. Il y a toujours une remise en cause du dividende mais le dividende, c'est le salaire des actionnaires, et la moyenne, c'est 5.300 euros par mois", se défend Fabrice Le Saché.
De son côté, Elisabeth Borne a promis "une aide d'urgence à la rentrée" pour les Français ayant des revenus modestes. Une aide d'un montant "de 100 euros par foyer" avec "50 euros par enfant".