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"On n'a rien eu": les agriculteurs retournent dans la rue car "la situation empire"

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Un peu partout en France, les branches régionales des syndicats agricoles s'organisent et préparent des actions cette semaine pour protester contre les promesses non tenues du gouvernement, leur situation qui empire et les négociations pour le traité avec le Mercosur.

La colère couve chez les agriculteurs. Comme de nombreux secteurs, celui de l'agriculture se prépare à des grèves et mouvements de protestation. Depuis quelques semaines déjà, dans certains départements, on a pu voir réapparaître les panneaux retournés ou les radars bâchés.

En signe de protestation, la FNSEA et les Jeunes agriculteurs appellent à une reprise des actions à partir de vendredi, neuf mois après l'explosion de leur colère à travers le pays pour dénoncer les difficultés de la profession.

D'autres actions, notamment menées par la Coordination rurale, vont avoir lieu. Laurent, qui fait partie de ce syndicat, s'était mobilisé il y a quelques mois dans les Bouches-du-Rhône. "On n'a rien eu, des mesurettes... Et aujourd'hui, il va falloir qu'on reprenne le chemin de la mobilisation", estime ce viticulteur. La mobilisation, pour lui, va commencer dès jeudi, avec son syndicat: "On va faire une petite action en grande distribution".

Le traité avec le Mercosur, la "goutte d'eau"

Le mouvement de contestation devrait s'accentuer dans les jours à venir avec l'ouverture, lundi prochain, des négociations sur le traité de libre-échange entre l'Union européenne et le Mercosur lors du G20. Ce dernières pourraient raviver la flamme d'une contestation plus large.

"Le Mercosur, une conséquence directe, c'est que demain on va dire aux Français 'vous allez manger des choses qui ne seront pas contrôlées de la même façon que nos produits à nous' et on va leur dire 'allez-y, c'est bon'", se désole Laurent.

La crainte des agriculteurs sur l'accord avec le Mercosur, c'est l'importation de produits déjà cultivés ou élevés en France, mais avec des normes moins contraignantes. Autrement dit, une concurrence déloyale selon les syndicats. "Le Mercosur, si vous voulez, c'est la goutte d'eau qui fait repartir", résume Jérémy Tropini, président des Jeunes agriculteurs des Bouches-du-Rhône.

"Ce n'est pas par gaïté de coeur, il faut le faire pour que les agriculteurs sortent de leurs corps de ferme, mais ils sortent parce qu'ils ne voient rien. Les récoltes n'ont pas été bonnes, les trésoreries s'assèchent et on voit que la situation empire depuis l'année dernière", détaille-t-il.

Cette année, la mobilisation prendra une autre forme. Les Jeunes agriculteurs, comme la FNSEA, n'ont pas prévu de reprendre les blocages d'autouroute. 

Anna Jaujard (avec TRC)