Pas de repos pour les vendangeurs: "Les exploitants doivent faire preuve de bon sens"

L'heure des vendanges a sonné dans le Beaujolais. Un coup d'envoi sur fond de polémique. Publié début juillet, un décret autorise les viticulteurs à suspendre le jour de repos des vendangeurs. Une dérogation pour mieux s'adapter à la vigne, qui ne passe pas du tout auprès de certains syndicats.
Le décret permet aux viticulteurs de suspendre si besoin le jour de repos pour poursuivre les vendanges jusqu’à 13 jours consécutifs.
“C’est totalement inadmissible. Les salariés ont besoin de repos. Ce sont des métiers très difficiles. Ce n’est pas possible de faire travailler les gens sept jours sur sept. On est foncièrement contre ce décret et on appelle les salariés à faire respecter leur jour de repos dans la semaine”, indique Damien Ferrier, du syndicat CGT des ouvriers agricoles du Rhône.
Une pratique déjà courante
Ce décret vient d’une demande des professionnels qui veulent plus de flexibilité au moment de ramasser le raisin, sensible aux aléas. Comme l’explique Yannick de Vermont, vigneron dans le Beaujolais: “Les fluctuations de la météo, la qualité de la vendange qui peut se détériorer rapidement, le beau temps annoncé ou la pluie qui se présage”.
Également président de la fédération des vignerons indépendants du Rhône, il appelle à une utilisation raisonnée de ce nouveau décret.
“Il faut que les exploitants fassent preuve de bon sens, aussi. Quand on a une troupe épuisée, on peut faire appliquer ce jour de repos. On sait qu’une troupe reposée peut mieux repartir ensuite”, appuie-t-il.
Une manière aussi d’encadrer une pratique déjà en place, mais peu déclarée.