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Présidentielle américaine: accusés par Trump de manger chiens et chats, les Haïtiens revanchards

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À Miami, une grande partie de la communauté haïtienne n'entend pas élire Donald Trump à la Maison-Blanche. À deux jours du scrutin, RMC est allé à leur rencontre sur place. Beaucoup n'ont pas digéré les propos discriminants de Donald Trump les accusant de manger des animaux de compagnie.

J-2 avant l'élection présidentielle américaine, où des millions d'Américains devront trancher entre Donald Trump ou Kamala Harris pour succéder à Joe Biden à la tête de la Maison-Blanche.

Le candidat républicain et celle démocrate sont dans le sprint final, enchaînant les meetings depuis ces derniers jours, le tout dans une campagne intense et massive à grands coups de matraquages publicitaires, parfois au risque de créer l'overdose chez les Américains.

La mobilisation ne devrait pas faiblir d'ici là, la communauté haïtienne est particulièrement déterminée à faire gagner Kamala Harris. La raison, entres autres: les propos discriminants de Donald Trump envers les Haïtiens. L'ancien président les avait accusés de manger des animaux de compagnie, lors de son débat télévisé face à la démocrate, le 10 septembre dernier.

Trump "fasciste" pour Harris - 24/10
Trump "fasciste" pour Harris - 24/10
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Springfield avait démenti les rumeurs discriminantes de Donald Trump

"A Springfield, ils mangent des chiens, les gens qui viennent, ils mangent des chats. Ils mangent les animaux de compagnie des habitants", avait asséné le républicain, faisant éclater de rire Kamala Harris.

Une rumeur déjà colportée par des républicains la veille, ce qui avait poussé la ville de Springfield à démentir: "Nous voulons clarifier qu'il n'existe pas d'informations crédibles ou d'affirmations précises sur des animaux de compagnie maltraités, blessés ou victimes d'abus de la part de la population immigrée", a-t-elle écrit.

À Miami (Floride), les votes se gagne en créole. Aurelie, t-shirt siglé  "Haïtien pour Harrris" sur le dos, a transformé l’indignation en motivation. "C'est ce que je fais chaque matin. Je vais dans mon quartier, je frappe à la porte je demande 'Est-ce que tu veux que je te dépose pour aller voter?'", explique-t-elle auprès de RMC. Des efforts qui paient puisqu'elle a déjà réussi à amener une dizaine de voisins au bureau de vote.

"On va voter et on ne va pas t'élire"

"Ca c'est pour toi Trump, on va voter... Et on ne va pas t'élire!" Tracts démocrates dans les mains, Carline, très peinée par ces insultes, est aussi venu grossir les rangs des militants. Voter c’est tenter de s’offrir un futur apaisé. "Les insultes vont cesser, la peur va cesser, cela va cesser", assure-t-elle.

D'ordinaire discrète, la communauté haïtienne le crie à plein poumons: "Votez pour Kamala, Trump c'est fini". Linda voit en Kamala Harris son seul salut: "On vote pour elle parce qu’elle est comme nous, elle comprend la douleur des immigrants. Je suis elle et elle est moi", dit-elle, avant d’assurer fière à tous ceux qui passent, "on se revoit pour la victoire".

Alfred Aurenche avec Léo Manson