Parrainages: pourquoi il y a "une réelle inquiétude" pour Marine Le Pen, Eric Zemmour et Jean-Luc Mélenchon

Il ne leur reste plus que dix jours pour arriver à la barre fatidique des 500 parrainages. Jean-Luc Mélenchon (442), Marine Le Pen (393) et Eric Zemmour (350) vont-ils y parvenir ? Pour Jérôme Fourquet, politologue, directeur du département Opinion à l’IFOP et co-auteur de "La France sous nos yeux", il est possible que l’un des trois ne parvienne pas à envoyer assez de signatures d’élus au Conseil constitutionnel avant le 4 mars. "On va voir comment les choses vont évoluer, a-t-il expliqué ce mercredi dans ‘Apolline Matin’ sur RMC et RMC Story. L’hypothèse qu’on privilégie, ce n’est pas une disqualification de ces trois candidats. En revanche, qu’un ou deux de ces trois-là, au finish, ne bénéficient pas des 500 précieux parrainages, ce n’est pas une hypothèse totalement exclue."
"Si vous prenez le cas de Marine Le Pen par exemple, il faut savoir que le Rassemblent national a toujours eu des difficultés à boucler sa liste de parrainages, ajoute Jérôme Fourquet. Il n’y avait qu’une petite marge de sécurité sur les élections précédentes. La grande majorité de ces parrainages était issue des conseillers régionaux et départementaux qui avaient été élus sous l’étiquette du Rassemblement national. Il y avait assez peu de maires. Aux dernières élections régionales, le RN a remporté un nombre moins important de sièges. Il y a un vivier potentiel qui est déjà moins important que d’habitude. A cela, vous ajoutez la concurrence d’Eric Zemmour, qui chasse sur les mêmes terres. On peut avoir au final, ce n’est pas exclu, un manque de quelques dizaines de parrainages pour l’un de ces deux candidats."
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"Un véritable séisme" si un candidat à plus de 10% ne peut pas se présenter
L’absence d’un candidat annoncé à plus de 10% d’intentions de vote dans les sondages serait "un véritable séisme" pour Jérôme Fourquet. "Il y a peut-être un peu la volonté de faire monter la température de leur côté, mais je pense qu’il y a une réelle inquiétude qui n’est pas totalement feinte, explique le politologue. (…) Les initiatives de Jean Castex et François Bayrou sont les bienvenues mais elles sont un peu tardives. Il aurait peut-être fallu réfléchir en amont sur cette question des parrainages. A chaque élection, on a le droit à ce type de débat dans la dernière ligne droite. Ça a l’air plus sérieux cette année. Si ça devait avoir lieu, il faudrait avoir une réflexion pour que ça ne se reproduise pas."