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Comment la drogue et les contrefaçons financent le terrorisme et le narcojihad

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Le trafic de drogue finance le terrorisme explique sur le plateau des Grandes Gueules la sénatrice Caroline Goulet, auteure du livre "L'argent de la drogue".

La menace terroriste "n'a jamais été aussi prégnante" alertait il y a quelques jours le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau. Et le terrorisme, c'est le trafic de drogue, autre objet de lutte des autorités françaises, qui le financerait en partie. C'est en tout cas ce qu'assure la sénatrice de l'Orne Nathalie Goulet qui assure que ce financement "est très vivace".

"Les filières terroristes se financent de la même façon que la délinquance financière et la criminalité organisé", explique ce vendredi sur RMC et RMC Story la sénatrice, auteure de "L'argent du terrorisme" qui travaille sur ces questions de financement des activités terroristes depuis plus de 10 ans.

"On a travaillé contre la délinquance financière, la criminalité organisée et l'évasion fiscale parce qu'il a fallu lutter à partir de 2001 contre le financement du terrorisme et pas l'inverse", assure la sénatrice.

Un combat "inégal"

Autre source de financement du terrorisme, la drogue: "La drogue finance le terrorisme. Il y a aujourd'hui du narcojihad", explique sur le plateau des Grandes Gueules Nathalie Goulet. En fait, c'est "toute la criminalité organisée" qui finance le terrorisme, précise la sénatrice évoquant le trafic d'art, le trafic de migrants, les cryptos-actifs et même l'achat de vêtements de contrefaçon.

"Tout le financement du terrorisme passe par le blanchiment d'argent. Toute la criminalité est donc concernée. Même la contrefaçon: vous achetez une chemise Lacoste ou un sac Louis Vuitton sur la Costa del Sol, ça finance des filières entières de terrorisme en Afrique subsaharienne", explique la sénatrice.

Le combat est "inégal" déplore Nathalie Goulet qui estime que des "pays amis" ne jouent pas le jeu et font du blanchiment d'argent un modèle économique citant des pays du Golfe et des paradis fiscaux: "Quand on essaie de prendre deux trois dispositifs pendant la loi de finance, on nous les rabote parce qu'il paraît que tout est fait mais rien n'est suffisant", dénonce-t-elle.

Nathalie Goulet face aux GG - 10/01
Nathalie Goulet face aux GG - 10/01
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Des prestations sociales et du crédit à la consommation pour financer le terrorisme

Il n'y a pas que l'argent de la criminalité qui finance le terrorisme mais aussi d'autres moyens plus communs comme les crédits à la consommation, utilisés dans les attaques contre Charlie Hebdo puis les attentats du Bataclan le 13-Novembre: "Vous êtes un individu, vous prenez un crédit à la consommation, c'est facile en dessous de 10.000 euros, vous retirez votre argent et vous l'utilisez", explique-t-elle.

Même chose pour les prestations sociales: "Des gens partis faire le jihad qui ne sont pas sur le territoire français ont touché leurs prestations sociales", note la sénatrice qui précise que cette pratique est "quasiment terminée".

G.D.