Éric Dupond-Moretti devant la CJR: passe d’armes tendue avec l’ex-procureur général François Molins

Passe d'armes entre Eric Dupond-Moretti et François Molins jeudi 9 novembre 2023 à la Cour de justice de la République - Marion Dubreuil pour RMC
François Molins, tout juste retraité de la magistrature, a vite posé le cadre de son intervention à le CJR ce jeudi 9 novembre: "Je ne suis pas là pour porter l’accusation, je l’ai fait pendant trois ans". C’est en effet lui qui a requis le renvoi du garde des Sceaux devant la Cour de justice de la République. "Je ne suis pas non plus mis en cause, rappelle l’ex-procureur général. Le prévenu, c’est Eric Dupond-Moretti."
L’avocat, il le connaissait de réputation, mais jamais il n’avait croisé le fer avec lui, jusqu’à sa nomination à la chancellerie et ce dossier de prise illégales d’intérêts. Francois Molins, 70 ans, pressenti plusieurs fois à la chancellerie, se défend d’avoir voulu être "ministre à la place du ministre".
L’ex-magistrat attaque tous azimuts le ministre et son cabinet qui a même, sous entend-il, tenté de l’impliquer dans le choix d’ouverture d’une enquête administrative visant trois magistrats du parquet national financier, pour faire tomber les charges de prise illégale d’intérêts retenues contre le garde des Sceaux.
"Je ne suis pas là pour conseiller le ministre, encore moins pour pallier les défaillances de son cabinet", lance l’ex-magistrat.
"Depuis le début, Molins m’a savonné la planche", se défend Eric Dupond-Moretti.
"Rien de ce que j’ai fait en tant que ministre n’est assez bien pour lui. Tous les trois jours, j’ai le droit à une critique de M. Molins". "Je ne sais pas lequel de nous deux est le plus revanchard", conclut-il.