"J'ai eu un couteau sous la gorge": le témoignage d'Isabelle victime d'une tentative d'enlèvement à 10 ans

Après la découverte du corps sans vie de Louise, 11 ans, tuée de plusieurs coups de couteau dans la nuit de vendredi à samedi près de son collège de l'Essonne, c'est la stupéfaction. Les parents d'élèves sont choqués et vivent dans la peur même si plusieurs suspects sont en garde à vue.
Pour Isabelle, le meurtre de Louise ravive un douloureux souvenir, une tentative d'enlèvement qu'elle a subie en 1979 quand elle avait 10 ans: "Je sortais de l'école je rentrais chez mes parents, un monsieur avec un bas sur la visage m'a mis le couteau sous la gorge", raconte-t-elle au Grandes Gueules.
"J'ai eu de la chance, des gens se promenaient et il m'a relâché. J'étais paralysé, je n'ai rien pu faire, même pas crier", se souvient Isabelle.
"Je suis traumatisée à vie"
Elle assure à l'époque ne pas avoir été suivie par un psychologue: "Mes parents ont voulu bien faire en m'expliquant que c'était certainement un jeu mais je savais que ce n'était pas ça. Ils ont minimisé mais ils ont fait ce qu'il pouvait".
"Je suis traumatisée à vie", ajoute-t-elle sur RMC et RMC Story. "J'y pense encore, j'ai trois filles. J'habite Nantes, c'est impossible de laisser ma fille de 18 ans revenir du tram à pied, quelle que soit l'heure. Quand elle va en boîte de nuit j'attends devant".
Aujourd'hui elle estime qu'il faut "éduquer les garçons et les hommes. J'en ai marre de cette société où j'ai peur des hommes. Ce ne sont pas les femmes qui me font peur, c'est ça qui est terrible et avant, ce n'était pas médiatisé comme aujourd'hui".
4 gardes à vue
Quatre personnes sont en garde à vue après le meurtre de Louise. Un homme de 23 ans vivant dans le même quartier que la jeune fille a été arrêté lundi soir, soupçonné d'être l'auteur des faits. Ce mardi, son père, sa mère et sa petite amie ont été à leur tour placés en garde à vue pour non-dénonciation de crime, a annoncé le parquet d'Evry.
L'autopsie du corps de Louise, a permis "de relever la présence de très nombreuses plaies commises avec un objet tranchant dans les zones vitales", selon cette même source.