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Violences en baisse la veille du 14-Juillet: "Dissuasion et punition, c'est la bonne combinaison"

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La veille du 14-Juillet a été particulièrement calme en marge des festivités malgré les craintes des autorités. La saisie massive de mortiers d'artifices les semaines précédentes et la sévérité de la justice avec les émeutiers dans la foulée de la mort de Nahel, pourraient expliquer l'absence d'incidents majeurs.

La nuit a été calme à la veille du 14-Juillet. Alors que les autorités craignaient des débordements en marge des festivités, plusieurs jours après des émeutes dans la foulée de la mort de Nahel, tué par un policier à Nanterre, le ministère de l'Intérieur a annoncé dans la soirée, qu'aucun événement majeur n'était à signaler.

En région parisienne, à Lyon ou encore à Marseille, on a même recensé moins d'incidents que d'habitude. Selon un premier bilan, 218 véhicules incendiés, contre 326 l’an dernier soit une baisse de 33%. Seuls 3 policiers ont été blessés contre 34 en 2022 et 23 usages d'artifices contre les forces de l'ordre ont été recensés contre 180 l'année passée. Par ailleurs, 97 personnes ont été interpellées et 2313 mortiers saisis dans la nuit.

Il faut dire que le dispositif de sécurité était très renforcé et que depuis deux semaines, la lutte contre le trafic de mortiers d’artifices a donné des résultats spectaculaires: plusieurs tonnes d’engins pyrotechniques ont été saisis plus de 150.000 articles au total. Jeudi soir encore, dans un magasin de l'Essonne, 1200 mortiers d'artifices ont été saisis et à Roubaix, une femme de 55 ans a été interpellée avec 1500 articles qu'elle comptait revendre.

"Lorsqu'on a la main ferme, ça marche"

"On voit que dissuasion et punition, c'est la bonne combinaison", se félicite ce vendredi sur RMC et RMC Story Jean-Christophe Couvy, secrétaire national du syndicat Unité SGP Police FO.

"Le message, je pense avait été passé à travers le ministère de la Justice. On voit que lorsqu'on a la main ferme, ça marche", ajoute le fonctionnaire. Pour lui, la crainte de peines de prison ferme après les émeutes, a suffi à enrayer toute tentative de violence la nuit dernière. Car dans la foulée des violences urbaines, la justice s'est montrée sévère avec les émeutiers en comparution immédiate.

La présence policière a aussi eu pour effet de dissuader: "Quand on met 45.000 policiers qui quadrillent le terrain, ça fait aussi réfléchir. Quand on envoie des unités mobiles en patrouille comme les CRS dans certains quartiers, on occupe le terrain et pendant ce temps, la délinquance recule", constate Jean-Christophe Couvy.

La crainte d'incidents pas encore écartée

Le policier estime aussi que les dealers ont pu agir sur les émeutiers en demandant un retour au calme pour que l'économie de la drogue puisse redémarrer: "C'est multifactoriel, il y aussi le stock de munitions de mortiers qui a été épuisé en quelques jours", rappelle-t-il.

Mais la crainte d’incidents graves et de violences urbaines n’est pas totalement écartée. Le dispositif est donc maintenu ce vendredi soir, comme au plus fort des émeutes le mois dernier: "Il faut toujours être sur ses gardes, ça se joue en deux manches, il ne faut pas crier victoire trop tôt", tempère Jean-Christophe Couvy. "On peut se dire que ça marque les esprits. Les délinquants sont prévenus", se félicite quand même le policier.

Ce vendredi soir, environ 45.000 policiers et gendarmes sont mobilisés et parmi eux, des effectifs de la BRI, du GIGN et du Raid. Sur le terrain, les forces de l'ordre doivent être assistés de drones et d'hélicoptères.

Guillaume Dussourt et Guillaume Biet