Colère des agriculteurs: "Il n'y a pas de recul sur les pesticides", assure Agnès Pannier-Runacher

"Il n'y a pas eu de pause du plan Ecophyto", répond avec aplomb Agnès Pannier-Runacher, interpellée ce jeudi dans les Grandes Gueules, sur RMC, par l'avocat Charles Consigny. La ministre déléguée auprès du ministre de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire a rappelé qu'il s'agissait, pour le gouvernement, simplement d'un "décalage" dans le temps "d'une réunion sur le plan Ecophyto".
Le Comité d'orientation stratégique et de suivi (Cos) s'était tenu du 12 au 16 février, après l'annonce de Gabriel Attal de "mettre en pause" le plan Ecophyto. Le Premier ministre avait finalement annoncé le 21 février l'abandon par la France de l'indicateur français Nodu au profit de l'indicateur européen Hri1, décrié par les ONG et les associations environnementales. La mesure était notamment réclamée par la FNSEA.
L'objectif de -50% sur les pesticides d'ici 2030 maintenu
C'est ce changement d'indicateur qui a été défendu par Agnès Pannier-Runacher, réaffirmant, à l'instar de Gabriel Attal et de Marc Fesneau, que la France n'abandonnait pas pour autant l'objectif de réduction de 50% sur l'usage des pesticides d'ici 2030. "Les agriculteurs le savent et le comprennent très bien", a-t-elle affirmé.
"Nous avons fait le choix de prendre l'indicateur européen, demandé par les agriculteurs, car il prend en compte la nocivité des produits, contrairement à l'indicateur français qui n'était utilisé que par la France", a justifié la ministre. "Il n'y a pas de recul sur les pesticides", a-t-elle ainsi martelé, en réponse à Charles Consigny.
"Nous allons nous battre pour la souveraineté agricole"
La ministre a également repris les éléments de langage distillés par Emmanuel Macron lors du Salon de l'Agricutlure, déclarant ce jeudi sur RMC qu'il fallait "arrêter de dire que l'agriculture va mal" alors que la France est une "puissance agricole". "ll y a un peu moins de 400.000 exploitations en France, la moitié des exploitants vont partir à la retraite. Nous allons nous battre pour la souveraineté agricole" promet la ministre.
Concernant la loi Egalim, Agnès Pannier-Runacher estime que le "verre est à moitié plein", assurant que la tâche du gouvernement est de le "remplir". Elle a également défendu la création d'un observatoire des haies, qu'elle juge utile comme "outil de mesure".
Le RN "instrumentalise" la colère des agriculteurs
Interrogé sur les agriculteurs courtisés par le RN, Agnès Pannier-Runacher estime que le parti d'extrême droite "instrumentalise" la colère des agriculteurs et que ces derniers en sont pas "dupes", avant de pointer les divergences, selon elle, entre Jordan Bardella et Marine Le Pen. "Il faut écouter le RN de Bardella ou de Le Pen" sur l'agriculture, a-t-elle questionné.