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Crise du logement: des élus se mobilisent pour lutter contre les locations de meublés touristiques

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Mettre son logement en location touristique sur une plateforme est plus avantageux et rapporte plus. Des députés veulent s'attaquer à cette niche fiscale. Et dans certaines villes, des maires aussi prennent des dispositions pour limiter la course des propriétaires en direction des plateformes.

Afin de lutter contre la crise du logement et à l'approche de la saison d’été, quatre parlementaires, dont Julien Bayou, ont lancé une initiative transpartisane pour mieux encadrer la location de meublés touristiques à courte durée dans les grandes villes ou les zones touristiques, accessibles via les plateformes numériques, comme Airbnb notamment.

Ces quatre parlementaires de tous bords, élus de territoires très touristiques où les logements manquent, ont présenté une proposition de loi mardi dernier, qui sera examinée le 31 mai en commission des affaires sociales, puis mi-juin à l'Assemblée nationale.

Sur RMC-BFMTV ce mardi, Julien Bayou, député EELV de Paris, a indiqué qu'il souhaitait mettre fin à la niche fiscale Airbnb.

"Si vous louez un appartement en Airbnb, non seulement c'est plus lucratif, mais vous payez aussi beaucoup moins d'impôts. Il y a un abattement d'environ 71%. Donc si on supprime cette niche fiscale, c'est bon pour les impôts et c'est bon pour l'égalité. Et l'autre mesure d'égalité, c'est que si vous avez une passoire énergétique, vous ne pouvez plus la louer en classique, mais vous pouvez le faire en meublé touristique", explique-t-il.

A Biarritz, la mairie met en place une mesure de compensation

Plusieurs mairies ont pris les devants, dans les communes les plus prisées. Comme au Pays Basque, où plus d’un quart des logements privés en location sont des Airbnb. Dans les vieilles rues de Biarritz, des habitants sont en colère contre ces logements type Airbnb qui pullulent et remplacent petit à petit les anciens appartements modestes. “Ils ont expulsé toute une partie des personnes les plus vulnérables”, regrette Tchetch Etcheverry, de l’association bayonnaise Alda qui aide ces riverains.

“C’étaient des gens qui touchaient une pension d’invalidité, des femmes seules avec des enfants, des jeunes travailleurs précaires. Ils n’arrivaient plus à se reloger parce qu’entre-temps, les prix avaient flambé”, explique-t-il.

Alors, pour stopper l’hémorragie, une mesure de compensation de la mairie a été lancée. Depuis le 1er mars, pour mettre un bien en location saisonnière, les propriétaires doivent transformer un autre local en habitation louable à l’année.

Pour Jean-René Etchegaray, maire de Bayonne et président de l’agglomération du Pays Basque, la dissuasion est immédiate. “On est plus proche de zéro que de dix nouvelles locations de courte durée”, indique-t-il.

Et pour les fraudeurs, “nous avons une véritable grillade de contrôleurs comme le font les contrôleurs des impôts". "Je sais bien qu’en disant ça, ce n’est pas très sympathique, mais la règle n’a aucune valeur si elle n’est pas sanctionnée”, assure-t-il.

Et l’élu compte recruter d’autres agents pour arpenter les 11.000 résidences secondaires de la zone visée par ce règlement.

Victor Pourcher avec Guillaume Descours