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Darmanin, Mélenchon, Le Pen... Les moments forts de l'émission spéciale des Grandes Gueules

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À l'occasion de la dernière étape de la tournée des 20 ans des Grandes Gueules, Jean-Luc Mélenchon, Gérald Darmanin et Marine Le Pen ont été interrogés tour à tour vendredi sur RMC.

Le leader de LFI Jean-Luc Mélenchon, le ministre de la Justice Gérald Darmanin et la cheffe de file du RN Marine Le Pen ont fait face aux Grandes Gueules, tour à tour, vendredi. RMC vous résume ce qu'il faut retenir de ces trois heures d'émission.

-Darmanin veut une majorité pénale à 16 ans

Le garde des Sceaux Gérald Darmanin était le premier à être interrogé par les GG. Il est notamment revenu sur l'avis rendu par le Conseil constitutionnel sur la loi visant à durcir la justice des mineurs, portée par Gabriel Attal. Les sages ont censuré une partie de la proposition de l'ancien Premier ministre, notamment le fait que les plus de 16 ans soient jugés comme des adultes.

"Ce qu’a dit le Conseil constitutionnel, c’est que la majorité pénale étant à 18 ans, on ne peut pas prendre des mesures sans changer profondément notre constitution. Moi, je suis pour que la majorité pénale soit à 16 ans. Moi, je suis, et je me suis déjà prononcé pour cela, pour un changement profond constitutionnel", a détaillé Gérald Darmanin.

Si l'abaissement de la majorité pénale n'est pas validée avant la fin du quinquennat d'Emmanuel Macron, le ministre de la Justice estime que le sujet "aura une part très importante" dans le débat présidentiel en 2027.

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-"Notre modèle carcéral est très mauvais", juge Darmanin

Gérald Darmanin a vivement critiqué, au micro des GG, le modèle carcéral français, qu'il a jugé "très mauvais". Il regrette que la France mette "tout le monde dans le même endroit alors que ces gens ont des raisons différentes pour être en prison". Le garde des Sceaux ne comprend pas pourquoi les prisons mélangent les narcotrafiquants, les islamistes radicalisés ou encore les personnes qui ont des problèmes psychiatriques.

Gérald Darmanin face aux GG - 20/06
Gérald Darmanin face aux GG - 20/06
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"Cela fait 30 ans que la prison ce n'est pas le truc le plus important, qu'il faut des alternatives", a déploré le ministre de la Justice Gérald Darmanin.

Le ministre a également dénoncé le temps d'attente pour construire des prisons. "En France, on met sept ans à construire une prison et c'est 400.000 euros la place, ce modèle est totalement débile", a-t-il fustigé.

-Gérald Darmanin pose une condition pour se lancer dans la campagne présidentielle

Gérald Darmanin a évoqué ses ambitions présidentielles alors que l'élection de 2027 approche. Le ministre de la Justice s'est dit prêt à se lancer dans la campagne présidentielle mais à une condition.

"Actuellement, on n'a pas de majorité pour changer la constitution. Si dans le débat présidentiel quelqu'un est d'accord pour porter cette idée, je le soutiendrai. Mais si ce n'est soutenu par personne, je porterai ça", a prévenu le garde des Sceaux.

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-Rachida Dati est une "grande gueule" pour Darmanin

Les GG ont ensuite interrogé Gérald Darmanin sur le violent échange entre la minisytre de la Culture Rachida Dati et le journaliste Patrick Cohen dans l'émission C à vous, sur France 5. Le garde des Sceaux a reconnu que sa collègue est une "grande gueule". "Elle dit ce qu'elle pense et beaucoup de Français l'aiment pour ça", a-t-il insisté. Gérald Darmanin a ensuite apporté son soutien au Premier ministre François Bayrou: "Il n'a pas de majorité, pas de budget, donc je le trouve courageux et pugnace."

Une photo de Doualemn, cet influenceur expulsé de France vers l'Algérie pour une vidéo appelant à la violence mais qui a été refoulé aux frontières algériennes et renvoyé en France, a aussi été montré à Gérald Darmanin. Ce dernier en a profité pour soutenir Bruno Retailleau: "Je sais que le ministre de l'Intérieur veut faire expulser des gens, il a parfaitement raison. Il va falloir y aller."

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-Mélenchon rend hommage aux GG... et tacle les journalistes

Le leader de La France Insoumise est revenu sur sa relation avec les journalistes. Jean-Luc Mélenchon a notamment reconnu qu'il ne se sentati plus respecté par un certain nombre d'entre eux. "Je ne vais plus nulle part parce que c'est devenu insupportable pour moi, par respect pour ma propre dignité personnelle", a-t-il détaillé.

L'ancien député a néanmoins tenu à rendre hommage aux Grandes Gueules, une émission qui a "introduit un style". Jean-Luc Mélenchon s'est félicité du "respect mutuel" présent sur le plateau. "On a aussi le droit de se faire brocarder, ça fait partie de l'engagement politique", a-t-il concédé.

Jean-Luc Mélenchon face aux GG - 20/06
Jean-Luc Mélenchon face aux GG - 20/06
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-Mélenchon tacle Macron et sa relation avec Trump

Après avoir qualifié de "fascinant" Donald Trump, dans sa manière de "montrer la nature soumise de tous les chefs d'État européens", Jean-Luc Mélenchon a vivement critiqué Emmanuel Macron sur le sujet du Groenland.

Le leader insoumis n'a pas apprécié la visite du président français sur le territoire danois, sur lequel Donald Trump lorgne depuis plusieurs mois. Le chef d'État américain a répété sa volonté d'annexer le Groenland et d'en faire le 51e état des États-Unis.

"Je l'ai vu (Macron) avec ses moufles à l'oreille, je me suis dit 'tiens il est parti accourir derrière les manchots', parce qu'il en a ici, ce n'est pas la peine d'aller là-bas", a critiqué Jean-Luc Mélenchon dans un trait d'humour, regrettant qu'Emmanuel Macron ne soit pas plus dur et direct avec Donald Trump.

-Quand Charles Consigny fait découvrir "Nicolas, 30 ans" à Jean-Luc Mélenchon

-Jean-Luc Mélenchon répond avec à une question de Gérald Darmanin

Le Garde des Sceaux Gérald Darmanin a été invité à poser une question à Jean-Luc Mélenchon. Et il s'est adressé au chef de file de La France insoumise en lui demandant s'il croyait pouvoir rassembler toute la gauche pour la présidentielle "avec le discours qu'il a".

"Cela me touche qu'il se préoccupe de l'avenir de la gauche comme ça, ça fait plaisir", a ironisé Jean-Luc Mélenchon.

"Les gens décideront s'ils voudront du candidat ou de la candidate insoumis. Ce qui est sûr, c'est que pour rassembler la gauche et les candidats à 1 ou 2%, c'est cuit", a poursuivi le leader de La France insoumise.

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-Marine Le Pen tacle le conseil constitutionnel

Sur le plateau des Grandes Gueules, Marine Le Pen charge le Conseil constitutionnel qui vient de retoquer une partie du projet de loi de Gabriel Attal sur la justice des mineurs: "J'ai toujours condamné le fait que le Conseil constitutionnel se considère comme un législateur".

"Ce n'est pas son rôle, or il l'a fait à de multiples reprises ces dernières années. Ils prennent des décisions, ne se pose d'ailleurs pas la question de savoir combien ça coûte, ça n'est pas voté ni par l'Assemblée, ni le Sénat, ils décident eux-mêmes", poursuit la cheffe de file du RN qui ne cependant pas supprimer le Conseil des Sages de la rue Cambon.

Marine Le Pen face aux GG - 20/06
Marine Le Pen face aux GG - 20/06
35:01

Marine Le Pen souhaite que la constitution ne puisse être changée "que par le peuple français" via référendum.

"Aucun des grands problèmes auquel nous sommes confrontés ne pourra être réglé sans réforme constitutionnelle. Je souhaite que la Constitution ne puisse être changée que par le peuple français, seulement par référendum", ajoute-t-elle.

-Pour Marine Le Pen, "l'Islam est compatible avec la République"

"L'islam est compatible avec la République", a assuré Marine Le Pen. "La religion islam est compatible avec la République. L'idéologie totalitaire islamiste ne l'est pas, c'est une idéologie totalitaire, elle va à l'encontre des règles de la Constitution française", a ajouté la cheffe de file du Rassemblement national.

"Je ne confonds pas la religion et l'idéologie totalitaire", a-t-elle insisté.

"Ceux qui le font et notamment la gauche, en réalité, ce sont eux qui font du mal aux Musulmans. Ils confondent le combat contre l'islamisme en disant que c'est un combat contre l'Islam et de fait, ils amalgament les Musulmans avec les islamistes et je ne le fais pas moi".

Tanguy Roman Clavelloux