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Gel des retraites: "Une mauvaise économie", le bloc central et la droite ne cachent pas leur malaise

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Après l'annonce du gel de la revalorisation des pensions de retraite, une partie du camp présidentiel et la droite ne cachent pas leur désapprobation vis-à-vis de cette mesure d'économie. "Ceux qui ont bossé toute leur vie, on ne peut pas leur faire payer la mauvaise gestion ces dernières années des comptes publics", estime un député La Droite Républicaine.

Le projet de budget pour 2025, qui sera dévoilé le 10 octobre, prévoit un effort de 60 milliards d'euros pour redresser les finances publiques, dont un report au 1er juillet de l'indexation des retraites sur l'inflation, a indiqué ce mercredi une source gouvernementale.

Concrètement, cela signifie que les montants des retraites ne vont pas augmenter automatiquement au 1er janvier, mais six mois plus tard. Le ministère du Travail évoque une économie de 4 milliards d'euros. Sauf qu'à peine cette mesure annoncée, c'est une levée de boucliers quasi générale, même parmi les soutiens du gouvernement.

Emmanuel Macron s'y était opposé précédemment

D'autant que l'ex-ministre du budget Thomas Cazenave y avait fait allusion dès février, mais le président de la République avait immédiatement signifié son opposition, rappelle l'AFP. En juin, après la dissolution de l'Assemblée nationale, Emmanuel Macron avait insisté. "Les retraites seront bien indexées sur l'inflation. Le pouvoir d'achat des retraités, ce n'est pas une variable d'ajustement", avait-il assuré.

"Inacceptable", dénonce un député LR

Et la fronde vient du propre parti de Michel Barnier, Les Républicains. Le député Thibaut Bazin est catégorique, ce report de l'augmentation des retraites est "inacceptable". "C'est l'exemple même d'une mauvaise économie. Ceux qui ont bossé toute leur vie, on ne peut pas leur faire payer la mauvaise gestion ces dernières années des comptes publics", estime-t-il.

Même son de cloche du côté de Gérald Darmanin qui a prévenu, en l'état, qu'il ne voterait pas ce budget.

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"Bon courage pour défendre cette décision", souffle un député macroniste, qui ne veut pas s'exprimer au micro. La gène est palpable aussi chez les centristes du Modem, et Philippe Vigier tente déjà d'engager un compromis: "Les petites retraites et et celles de la classe moyenne doivent être protégées. On leur laisse l'augmentation au 1er janvier, c'est une question de pouvoir d'achat. Ceux qui ont des retraites importantes, à partir d'un certain seuil, ils peuvent attendre le 1er juillet" préconise-t-il.

"Une réalité qui s'impose à nous"

Il faut bien que chacun fasse des efforts, contrebalance le député Renaissance Jean-René Cazeneuve. "Ce n'est pas une bonne nouvelle, personne ne souhaite le faire mais simplement, il y a une contrainte et la réalité s'impose à nous", expose l'élu.

Sur RMC ce jeudi, le président de la CFTC Cyril Chabanier a regretté que "tous les retraités soient ciblés", alors que le Premier ministre souhaite faire la distinction, en termes de taxation, entre les particuliers et entreprises les plus aisées et "ceux qui sont sur le terrain, qui travaillent et qui produisent".

Une position assumée par l'entourage du ministre du Budget: ce report est acté, les retraités doivent prendre leur part après avoir été protégés ces dernières années. 

Romain Cluzel avec LM