"Il minimise": pour Emmanuel Macron, c'est "l'oisiveté" qui a motivé les émeutiers l'été dernier

Selon le président de la République, c'est l'"oisiveté" et un accès moins évident au sport et à la culture qui auraient motivé une partie des jeunes émeutiers l'été dernier, après la mort du jeune Nahel, tué par un policier à Nanterre.

Et si les émeutes de cet été avaient été alimentées par l'oisiveté des émeutiers? C'est ce qu'a laissé penser Emmanuel Macron ce mardi soir à l'occasion d'une grande conférence de presse. Selon le président de la République, de nombreux jeunes auraient participé aux émeutes consécutives à la mort de Nahel, tué par un policier à Nanterre fin juin, en raison de "l'oisiveté" et de la fin des cours.

"C'étaient des très jeunes qui étaient dans les rues, souvent sans école, sans classe depuis le mois d'avril avec la réforme du brevet et la réforme du baccalauréat", a estimé Emmanuel Macron, reconnaissant à cette occasion les erreurs de ces réformes.

"C'étaient des jeunes qui n'ont pas la chance d'avoir des familles qui les emmènent à la mer ou à la montagne, qui n'ont pas assez accès à la culture et au sport et s'ennuyaient", a poursuivi le chef de l'Etat, évoquant la mort de Nahel comme un "élément déclencheur".

Pour Macron, "les émeutiers s'ennuyaient" : il a raison ? - 17/01

23:25

"Les écrans ont eu un rôle important"

Pour l'avocat Charles Consigny, ancien candidat LR aux législatives, cette analyse du président de la République sur le profil des émeutiers montre qu'il "ne veut pas prendre la mesure de ce qu'il s'est passé". "Il minimise les faits alors que je pense que c'est assez grave", juge le conseil ce mercredi sur RMC et RMC Story. "Cela montre une espèce de coexistence communautaire sur le territoire français qui a de quoi nous inquiéter", ajoute Charles Consigny sur le plateau des "Grandes Gueules".

Selon le président de la République, les réseaux sociaux ont aussi joué un rôle dans les émeutes: "Les écrans ont eu un rôle important. Il y a eu une force de mimétisme. Ils se lançaient des défis entre écrans", a estimé Emmanuel Macron.

Selon un rapport interministériel de l'Inspection générale de l'administration sur le profil des condamnés en marge des émeutes, une grande majorité d'entre eux sont des hommes de moins de 25 ans, "n'ayant pas de diplôme ou de niveau d'études secondaires, inactifs ou employés". Concernant leurs motivations, nombre d'entre eux ont évoqué l'opportunisme, l'influence du groupe voire même "la curiosité ou le besoin d'adrénaline".

G.D.