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L'adoption du budget de François Bayrou est-elle la plus difficile de l'histoire?

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Le budget défendu par le Premier ministre François Bayrou pour l'année 2026 pourrait être l'un des plus difficiles à faire adopter dans l'histoire de la Ve République.

La tâche de François Bayrou s'annonce compliquée. Le Premier ministre doit faire face à de nombreux obstacles pour que son budget pour l'année 2026 soit validé. Aucun de ses prédécesseurs n'a eu une tâche si compliqué.

Le chef du gouvernement peut d'abord s'en prendre à lui-même, parce qu'il a fixé la barre très haut, en visant 44 milliards d'euros d'économies. Seul Michel Barnier avait visé plus haut, mais son budget n'a jamais été adopté et son gouvernement a été censuré.

Les efforts demandés aux Français ne sont pas étalés dans le temps et cela renforce le caractère difficile de la tâche de François Bayrou. Lors des précédentes périodes de rigueur et d'austérité, sous Alain Juppé entre 1993 et 1997, puis sous la présidence de François Hollande de 2012 à 2017, les efforts étaient plus dispersés dans la durée.

La matinale 100% info et auditeurs. Tous les matins, Apolline de Malherbe décrypte l'actualité du jour dans la bonne humeur, avec un journal toutes les demies-heures, Charles Magnien, le relais des auditeurs, Emmanuel Lechypre pour l'économie, et Matthieu Belliard pour ses explications quotidennes. L'humoriste Arnaud Demanche vient compléter la bande avec deux rendez-vous à 7h20 et 8h20.
Lechypre d’affaires : Le budget 2026 compliqué à boucler - 25/08
3:38

Dans le même temps, la dette n'a jamais été aussi élevée (3.300 milliards d'euros) pour François Bayrou. Seule la Grèce et l'Italie font pire. Les taux d'intérêt imposés à la France dépassent quasiment ceux de l'Italie pour la première fois depuis 2008.

Un faible soutien populaire

Sur le plan politique, le Premier ministre doit faire face à une Assemblée nationale qui n'est pas majoritairement en sa faveur. Sans oublier le fait que François Bayrou ne jouit pas d'une grande popularité au près des Français.

Sa deuxième faiblesse politique réside dans la méthode qu’il propose pour réduire les déficits, qui est la même que celle qui échoue depuis 40 ans, favorisant des coups de rabots par-ci par-là. Ces derniers sont toujours douloureux pour ceux qui les subissent, ce qui est politiquement coûteux.

La pédagogie que déploie le Premier ministre a du mal pour le moment à porter ses fruits au près de la population. Plus de sept Français sur dix sont favorables à la journée de mobilisation du 10 septembre. Il y en a autant qui sont contre la suppression des deux jours fériés. Beaucoup de mesures sont jugées très dures pour les plus modestes.

Emmanuel Lechypre