"On peut paralyser le pays": dans l'Oise, les agriculteurs sont prêts à faire durer le mouvement

Le mouvement agricole continue de s'agrandir partout en France. Dans l'Oise, les agriculteurs vont désormais se rapprocher de Paris, alors qu'ils bloquent, depuis mardi dernier, l'autoroute A16, au nord de Beauvais. L'objectif est désormais de stopper les accès stratégiques à la capitale et notamment sur l'A1.
Une prise de risque alors que l'opinion publique est pour le moment largement ralliée à leur cause. Mais l'urgence prime selon ces manifestants, prêts à prolonger le mouvement jusqu'à obtenir gain de cause.
Après une semaine de blocage, ils ont le sentiment que rien ne bouge. "Ça prend aux tripes parce qu'on entend toujours la même chose. Des promesses et des promesses, ça reste que du flou pour l'instant", se désole l'un d'entre eux.
Rallier Paris pour accentuer la pression
Ce lundi, Adrien, jeune agriculteur céréalier, sera à nouveau dans son tracteur pour manifester: "L'objectif, c'est d'aller faire un barrage au plus près de Paris, au plus près du gouvernement. J'espère qu'on n'en arrivera pas au lisier sur les préfectures ou des incendies."
"Je pense que nous notre mouvement est pacifique, mais peut-être qu'au bout d'un moment, il n'y aura plus le choix", alerte-il.
L'autoroute A16 reste coupée jusqu'à nouvel ordre. C'est le point de ralliement des agriculteurs de l'Oise, d'où ils partiront pour bloquer la capitale autant de temps qu'il le faudra. "Paris, c'est un lieu stratégique, il faut qu'on monte la pression et qu'on montre que l'on est en capacité de cerner et d'avancer sur Paris", précise Pascal Foucault, agriculteur et membre de la FDSEA.
Sans réponse du gouvernement, dès mercredi, la pression sera encore plus importante explique Linda Monnier, directrice de la FDSEA de l'Oise: "On peut paralyser le pays. Après, on est bien conscients que ça peut gêner aussi le grand public. Mais malheureusement, on est obligés de faire du bruit pour se faire entendre." Actuellement 87% des Français approuvent la mobilisation des agriculteurs selon un sondage Elabe pour BFMTV.