Présidentielle: dans le camp d'Emmanuel Macron, gare à l'excès de confiance

Crédité de 30% d'intentions de vote en moyenne au premier tour et donné à chaque fois gagnant au second tour, Emmanuel Macron est sur un nuage à un peu plus de deux semaines du premier tour. Mais des marcheurs de la première heure ne cachent plus leur inquiétude. Emmanuel Macron lui-même a mis en garde ses troupes ces derniers jours: non, le match n'est pas "plié".
La menace Marine Le Pen, notamment, n'est pas assez prise au sérieux, affirme un député de l'aile gauche de la majorité pour qui la candidate du Rassemblement National est dangereuse car Eric Zemmour fait figure d'épouvantail. "Elle est presque devenue sympathique", constate cet élu.
Le spectre de l'abstention
Un autre élu de la majorité ne cache pas son inquiétude. Certains, dans l'équipe de campagne, seraient selon lui trop confiants, avec un président candidat qui survole les sondages. Et dans le même temps, la riposte à l'égard de la candidate du RN ne s'organise pas. "Ça n'a l'air de perturber personne dans l'équipe de campagne", s'énerve un macroniste. D'autant que selon lui, l'effet "chef de guerre" dont bénéficie le président de la République avec la guerre en Ukraine, risque de ne pas durer.
Et puis le risque, c'est aussi l'abstention. "Donald Trump a été élu grâce à une abstention historique", se souvient un soutien d'Emmanuel Macron. Le candidat-président va d'ailleurs appeler les Français à aller voter dans les prochains jours selon un conseiller ministériel.
Selon un dernier sondage Elabe pour BFMTV mardi, Emmanuel Macron était toujours en tête, mais sous les 30% désormais, avec 27,5% d'intentions de vote. Au second tour, l'écart entre Marine le Pen et le président sortant se resserrait également, Emmanuel Macron étant donné gagnant avec 56% des voix seulement.