Présidentielle: des critiques en interne sur la campagne de Yannick Jadot

La semaine dernière, Sandrine Rousseau a été exclue de la campagne de l’écologiste Yannick Jadot après des déclarations tonitruantes révélées dans la presse. Mais en interne, il n’y a pas qu’elle qui critique la campagne. Un des conseillers du candidat en a gros sur la patate: "Notre logiciel de campagne est trop classique et vieillot à l'heure de la campagne version Netflix”. Il reproche à Yannick Jadot de ne pas prendre de risques. "Il est trop lisse et techno. Il faudrait être plus brutal. Il devrait s'adapter au contexte politique radicalisé", indique-t-il.
Le même ajoute: "Il fait une campagne pour au mieux devenir ministre. Pas président de la République". Il espère malgré tout que Yannick Jadot atteindra les 8% au soir du 1er tour.
Et le candidat le reconnaît lui-même: la campagne est compliquée.
“J’ai toujours considéré que cette campagne présidentielle allait être compliquée. Je le sais. L’écologie n’a jamais gouverné. Je n’ai jamais considéré que ça allait être facile”, appuie-t-il.
Pourtant, pas de changement de ligne, assure son directeur de campagne. "Il fait le choix de la constance, pas de la transgression. Il ne veut pas une campagne de petites phrases. Ça va finir par payer", espère-t-il.
Un meeting de campagne perturbé
Mais des petites phrases justement, il y en a quand même. Les confidences de Sandrine Rousseau se sont retrouvées dans la presse. Mais soyez assurés d’une chose, les proches de Yannick Jadot lui rendent bien les critiques. Le tout devant Yannick Jadot lui-même, qui reste silencieux.
"Elle est complètement mégalo, c'est une catastrophe. On lui avait donné la présidence du conseil politique. C'est un truc à la con qui ne sert à rien", indiquent-ils.
Depuis, elle a été exclue de la campagne, mais pas du parti. “Ça ne fait pas partie des scénarios”, assure un cadre. Elle sera même sans doute investie dans la circonscription qu’elle souhaite à Paris.
En tout cas, à 32 jours du premier tour, Yannick Jadot a du mal à exister. Une de ses têtes pensantes se désole: "A moins de se mettre tout nu place de la République, je ne vois pas comment on peut exister", indique-t-elle.
Il y a la guerre en Ukraine bien sûr. Mais il y a aussi les autres à gauche qui ne lui font aucun cadeau. Yannick Jadot tiendra son plus gros meeting le 27 mars prochain au Zénith de Paris. Un rendez-vous prévu de longue date. Sauf que depuis, Eric Zemmour et Jean-Luc Mélenchon ont annoncé tenir meeting le même jour. Un intime du candidat s'agace: “Bien sûr que ça nous embête. On avait déjà changé de date”.