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Froid: pour les arboriculteurs et les viticulteurs, des solutions qui coûtent cher

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SI le mois d'avril touche à sa fin, les températures sont dignes d'un mois de février. Un épisode de froid qui provoque l'inquiétude des arboriculteurs et des viticulteurs. Il existe des solutions pour lutter contre le gel des récoltes, mais ça coûte cher et il n'y a pas beaucoup d'aides.

Depuis quelques jours déjà, la France connaît un nouvel épisode de froid rendant les températures similaires à celles habituellement enregistrées fin février. Et il doit durer jusqu'à la fin de la semaine. Avec le froid, des gelées sont attendues ce mardi matin, avec des températures allant de 0 à -3°C dans les plaines et vallées, s’étendant de la Normandie et de la Picardie vers le Centre-Val de Loire, l’Auvergne-Rhône-Alpes et le quart Nord-Est.

Ce froid et le gel inquiètent arboriculteurs et viticulteurs. En effet, ces phénomènes se multiplient depuis quelques années. Ce week-end, déjà, ils avaient dû y faire face. Ils ont des outils à leur disposition pour se protéger du gel et ne pas perdre leur récolte, mais elles coûtent cher et les aides sont maigres.

Il y a la méthode des bougies pour réchauffer l’air. Il faut en allumer des centaines, et ça coûte 2.000 à 3.000 euros par hectare. Une opération à renouveler à chaque nuit de gel. Alors, les professionnels préfèrent donc investir sur le plus long terme avec la méthode de l’arrosage par exemple. On projette de fines gouttelettes, qui forment de petits cocons de glace sur les bourgeons, et vont paradoxalement les protéger du gel. Le problème, c’est qu’il faut des autorisations pour pomper, qui peuvent prendre des années.

Des investissements devenus indispensables

Autre méthode, les tours à vent, des sortes d’éoliennes qui vont capturer l’air chaud en hauteur, pour le redistribuer quelques mètres plus bas. Un système coûteux. Autour de 40.000 euros pour quatre hectares. Ces investissements ne sont pas ou peu subventionnés, mais pourtant ils sont devenus indispensables car le système assurantiel, lui, ne fonctionne plus, explique Françoise Roch, présidente de la fédération nationale des producteurs de fruits.

“Quand vous avez une assurance, ils se basent sur la moyenne des trois dernières années de récolte. Le problème, c’est que comme on a des coups durs, vous avez des moyennes de plus en plus basses. Et donc si vous avez encore un coup dur, vous êtes extrêmement peu indemnisés”, explique-t-elle.

Résultat, en 2023, seuls 12% des arboriculteurs avaient souscrit une assurance récolte.

Martin Cadoret avec Guillaume Descours