"Bloquons tout" le 10 septembre: "Hors de question que je participe", affirme cet ancien gilet jaune

Un appel à un blocage totale de la France, le 10 septembre, agite les réseaux sociaux. Le mouvement "Bloquons tout!", qui s'est structuré en dehors des habituels relais syndicaux, proteste contre le projet budgetaire de François Bayrou. "Ce n'est même pas commencé que c'est déjà récupéré par la CGT, LFI et tous ces gens-là", peste sur RMC un ancien gilet jaune.

La rentrée s'annonce agitée en France. Hors relais syndicaux habituels, un nouveau mouvement émerge sur les réseaux sociaux "Bloquons tout!". Comme son nom l'indique, il appelle à un blocage total de la France le 10 septembre pour protester contre le projet budgétaire de François Bayrou.

Près de sept ans après les gilets jaunes, une nouvelle mobilisation massive pourrait voir le jour, d'autant plus que certaines organisations syndicales, comme des fédérations de la CGT, commencent à se joindre à cet appel.

Et ce, malgré le rejet de nombreuses personnes souhaitant rester en dehors des structures politiques habituelles. "C'est hors de question que je participe à ce mouvement", peste Luc, électricien et ancien gilet jaune revendiqué, dans l'émission Les Grandes Gueules. "Ce n'est même pas commencé que c'est déjà récupéré par la CGT, LFI et tous ces gens-là."

Une mouvance conservatrice avant son émancipation

Pourtant, à l'origine, comme le révèle une enquête de Libération, l'idée du 10 septembre émane d'un TikTok publié la veille de l'annonce du projet budgetaire de François Bayrou, par le compte "Essentiels". Une organisation conservatrice réclamant "une France souveraine" et qui veut rester attachée à ses "racines chrétiennes".

Sur son site web, le groupe suggère que le pays "se confine, pas par peur d'un virus, mais par volonté d'un peuple qui dit stop aux injustices, stop aux abus, stop à ce système qui broie les humains pour nourrir les profits".

"Bloquons-tout" : la France paralysée dans un mois ? - 12/08

13:33

D'abord isolé, cet appel prend de l'ampleur lorsque d'anciennes figures des gilets jaunes décident d'apporter leur soutien au projet de blocage après les annonces du Premier ministre, le 15 juillet. Sur X (ex-Twitter) et Facebook, le hashtag #10septembre devient viral et les revendications commencent à se structurer, notamment autour de la suppression de deux jours fériés par an et d'un ras-le-bol fiscal.

Dans la semaine, 'Nicolas' va travailler et paye. On tape toujours sur les personnes qui travaillent.

Même s'il "n'est pas du tout pour Macron et tout sa clique", Luc refuse toujours de suivre le mouvement, bien qu'il juge ses revendications pertinentes. "Dans la semaine, 'Nicolas' va travailler et payer", ajoute-t-il, en référence à une expression devenue populaire, reprise par la droite et l'extrême droite, pour critiquer les dépenses publiques et les aides sociales. "On tape toujours sur les personnes qui travaillent. Moi, je bosse au mois d'août car je n'ai plus les moyens de partir en vacances. Je travaille de plus en plus et je gagne de moins en moins..."

"Plusieurs types de communautés se greffent sur ce mouvement", expliquait par ailleurs le 25 juillet à RMC le spécialiste des cultures numériques, Tristan Mendès France. "Cette mouvance aura du mal à s’extraire des sphères complotistes et d’extrême droite, très suivies sur les réseaux sociaux", affirmait-il également. Reste maintenant à savoir si le mouvement réussira à se structurer pour porter ses revendications et faire entendre sa voix le 10 septembre.

TC