Crise du logement: "C'est une chance de pouvoir se loger aujourd'hui"

Triste nouvelle : les Français ont perdu 10 m2 de pouvoir d'achat en 25 ans selon une récente étude, révélé par Les Échos.
Entre l'inflation, un marché de l'immobilier crispé et la nette augmentation des taux de crédit, le pouvoir d'achat des ménages a été fortement amputé, à hauteur d'une chambre environ.
Se loger est-il devenu un luxe ? La question était au programme des Grandes Gueules sur RMC.
L'offre et la demande
"Je ne dirais pas que c'est un luxe de se loger décemment, mais c'est une chance aujourd'hui", répond Joëlle Dago-Serry. À la location, jamais il n'a été aussi difficile de trouver un logement selon elle. Attestation, papiers, preuve de revenu, CDI... "Il faut montrer patte blanche."
Conséquence de la flambée des loyers, les locataires sont contraints de choisir des logements plus petits, avec des chambres en moins, faute de moyens. "Le réarmement démographique n'est pas prêt de se faire si on ne trouve pas de solution pour que les enfants aient une chambre", ajoute-t-elle.
Pourtant, il existe bien une solution pour trouver un logement moins cher et accessible rapidement. "Il faut aller vivre dans la Creuse", conseille de manière sarcastique Étienne Liebig. Selon lui, "le souci n'est pas que l'immobilier est cher, c'est que tout le monde veut vivre au même endroit (...) C'est l'offre et la demande".
Taux de crédit
"Ce n'est plus possible d'acheter aujourd'hui", assure Medhi Ghezzar, patron de PME. Selon lui, les taux de crédit avant la crise du Covid étaient aux alentours d'1 %. Ils sont de 4,5 % désormais, rendant presque impossible pour des primo-accédants d'acheter un logement.
"Depuis la législation sur les diagnostics énergétiques, les banques mettent le prix des travaux à réaliser dans le logement dans le prêt pour les appartements F ou G. Donc ça dépasse au niveau du taux d'endettement", explique Vincent, un auditeur agent immobilier.
"Moi ça va, je suis propriétaire et j'ai acheté avant la crise Covid, mais je m'inquiète réellement, c'est pour mes enfants", témoigne Julien, technicien aéronautique. "Quand ils vont être sur le marché du travail, ils vont se retrouver avec des salaires qui ne vont pas suivre l'inflation et ils ne pourront pas se loger tout simplement", continue-t-il.